Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

SOURCES:

http://www.bib-arch.org

http://www.biblos.com

http://www.jw.org

http://www.toutankharton.com

http://www.histoire-archeologie.comm

Recherche

Archives

19 février 2006 7 19 /02 /février /2006 15:48

LA BIBLE enseigne comment aller au ciel, pas ce qui s’y passe”, a déclaré Galilée, au XVIe siècle. C’est à cause d’idées comme celle-ci que cet astronome et physicien italien est entré en conflit avec l’Église catholique, qui l’a menacé de torture et d’emprisonnement. Quelque 350 ans plus tard, l’Église a révisé la manière dont elle s’était comportée avec Galilée. Ce qui s’est passé à cette époque reculée a été appelé une “confrontation entre la science empirique et le dogmatisme aveugle”.

 

Aujourd’hui, ce qui est arrivé à Galilée est très utile pour ceux qui cherchent la vérité. Mais pourquoi y a-t-il eu une telle confrontation? Pour trouver la réponse, examinons les idées scientifiques couramment admises à cette époque-là.

 

Au milieu du XVIe siècle, on croyait que la terre était le centre de l’univers, et que les planètes gravitaient sur des orbites parfaitement circulaires. Bien que n’étant pas prouvés scientifiquement, ces enseignements étaient considérés véritablement comme des faits établis. En réalité, la science, avec ses “idées mystiques”, était inséparable de la religion.

 

C’est dans un tel contexte que Galilée est né à Pise en 1564 dans une famille respectable. Son père voulait qu’il fasse des études de médecine, mais lui, curieux de nature, était fasciné par les mathématiques. Plus tard, alors qu’il était professeur de sciences, il a découvert certains principes de l’inertie. Ayant obtenu la description des premiers télescopes hollandais, il a considérablement amélioré le procédé et a construit son propre instrument, qui était de beaucoup supérieur aux premiers. Il l’a braqué sur le ciel et a publié le résultat de ses observations dans son premier livre, Sidereus Nuncius (Le Message céleste), faisant découvrir à ses contemporains quatre lunes de Jupiter. En 1611, il a été convoqué à Rome, et a présenté le fruit de ses recherches aux Jésuites du Collegio Romano (Collège romain). Ceux-ci l’ont honoré en organisant une conférence au cours de laquelle ils ont reconnu la valeur de ses découvertes.

 

Des enseignements contraires à ceux de l’Église

 

Avant que Galilée ne quitte Rome, il s’est passé quelque chose qui allait avoir de tristes conséquences: le cardinal Bellarmin, jésuite influent, a fait mener une enquête sur les enseignements de l’astronome. Galilée croyait que des lois régissent l’univers et que les hommes peuvent les découvrir en étudiant la création. L’Église catholique s’opposait à ce point de vue.

 

D’autres astronomes n’étaient pas non plus d’accord avec Galilée. Ils pensaient que le télescope ne pouvait pas donner une image exacte de la réalité et que cette invention n’était qu’un canular. Un prêtre a même émis l’idée que les étoiles visibles dans l’appareil avaient été dessinées sur les lentilles! Lorsque Galilée a découvert des montagnes lunaires, preuve que les corps célestes n’ont pas une surface lisse, le prêtre Calvius a riposté en disant que la lune était enfermée dans du cristal, de sorte que même si l’on pouvait voir des montagnes à travers, elle était toujours un globe parfait! “C’est, a répondu Galilée, un remarquable tour de l’imagination.”

 

L’intérêt que Galilée manifestait pour le “Livre de la Nature ” — c’est ainsi qu’il appelait la création — l’a conduit aux travaux de l’astronome polonais Nicolas Copernic. Ce dernier avait publié, en 1543, un livre dans lequel il expliquait que la terre tourne autour du soleil. Galilée a confirmé ce fait, ce qui lui a valu les foudres du monde scientifique, politique et religieux de son époque.

 

Alors que l’Église catholique se servait de l’astronomie copernicienne pour définir certaines dates, comme celle de Pâques, elle n’avait pas officiellement adopté les enseignements de Copernic. Elle soutenait la théorie aristotélicienne selon laquelle la terre était le centre de l’univers. Les nouvelles idées de Galilée mettaient donc en question la réputation et la puissance du clergé.

 

À travers l’Europe, des scientifiques travaillaient de leur côté pour confirmer le système de Copernic, mais ils se contentaient d’en discuter entre eux. L’Église catholique les laissait donc tranquilles. Par contre, Galilée a diffusé ses découvertes auprès du grand public, rédigeant en italien courant et non en latin. Les membres du clergé ont considéré qu’il portait atteinte non seulement à leur réputation, mais aussi à la Parole de Dieu.

 

Pas un livre scientifique

 

Bien sûr, les découvertes sur l’univers ne portent pas vraiment atteinte à la Parole de Dieu. Ceux qui étudient la Bible se rendent compte qu’elle n’est pas un livre de science, bien qu’elle s’avère exacte lorsqu’elle aborde des sujets scientifiques. Elle a été écrite pour fournir un enseignement spirituel aux croyants, non pour leur apprendre la physique ou d’autres sciences naturelles (2 Timothée 3:16, 17). Galilée l’avait compris. Il a émis l’idée que les mots employés dans les Écritures étaient de deux sortes: les uns étaient des termes scientifiques précis, les autres des mots de tous les jours utilisés par les rédacteurs inspirés de Dieu. “Il est nécessaire dans les Écritures, a-t-il écrit, (...) d’adapter celles-ci à la compréhension du commun peuple, de dire beaucoup de choses qui semblent différentes (quant à la signification des mots) de la vérité absolue.”

 

Différents textes de la Bible illustrent ces propos. Par exemple, celui de Job 38:6, où les Écritures disent de la terre qu’elle a des “socles” et une “pierre angulaire”. Certains ont pris à tort ce passage pour montrer que la terre est immobile. Cependant, ces mots n’ont pas pour but de décrire scientifiquement la terre; ils servent plutôt à faire une comparaison poétique entre la création de la terre et la construction d’un bâtiment, Dieu étant le Maître Constructeur.

 

Comme l’a fait remarquer le biographe L. Geymonat dans son livre Galileo Galilei: “Les théologiens bornés qui voulaient limiter la science au raisonnement biblique ne faisaient rien d’autre que de jeter le discrédit sur la Bible elle-même.” Des hommes obstinés ont agi ainsi pour des raisons égoïstes. Une lettre a été envoyée au Saint-Office pour demander qu’une enquête soit ouverte sur Galilée.

 

Le 19 février 1616, Galilée a exposé aux théologiens catholiques deux propositions: 1) “le Soleil est au centre du monde”, et 2) “ la Terre n’est pas au centre du monde”. Le 24 février, les théologiens ont déclaré ces idées insensées et hérétiques, puis ont donné l’ordre à Galilée de ne pas soutenir ni enseigner ces théories.

 

Galilée était réduit au silence. Non seulement l’Église catholique lui avait tourné le dos, mais en plus ses amis n’avaient pas pu lui venir en aide. Il s’est ensuite entièrement consacré à la recherche. N’eût été un changement de pape en 1623, nous n’aurions peut-être jamais plus entendu parler de lui. Mais le nouveau pape, Urbain VIII, était un intellectuel et soutenait Galilée. On a rapporté à l’astronome que le pape ne s’opposerait pas à un nouveau livre. Il a même obtenu une audience auprès du pape. Après ce qui lui semblait être un signe d’ouverture d’esprit de la part du pape, Galilée s’est mis au travail.

 

Son livre Dialogue sur les deux plus grands systèmes du monde a été publié avec l’autorisation de l’Église catholique en 1632, mais l’enthousiasme du pape a vite diminué. À 70 ans, Galilée a été cité à comparaître une seconde fois devant l’Inquisition. L’accusation d’hérésie portée contre lui exigeait que l’on explique tout d’abord pourquoi l’Église avait donné l’autorisation de publier ce livre; on a prétendu que Galilée avait usé de fraude en cachant l’interdiction qui lui avait été faite précédemment d’enseigner la doctrine copernicienne. Puisque Dialogue comparait des systèmes astronomiques, y compris celui de Copernic, on a soutenu que la publication violait l’interdit.

 

Galilée a répondu que son livre critiquait Copernic. Défense bien faible en vérité, car son ouvrage présentait des arguments très convaincants en faveur de la doctrine copernicienne. De plus, les paroles du pape avaient été mises dans la bouche du personnage le plus niais, Simplicio, ce qui offensait Urbain VIII.

 

Galilée convaincu d’hérésie

 

Galilée a été déclaré coupable. Malade et menacé de torture s’il n’abjurait pas, il céda. À genoux, il prononça ces paroles: “Je viens (...) abjurer (...) les susdites erreurs et hérésies (...). Je ne dirai ni affirmerai jamais plus (...) des choses qui puissent m’en rendre suspect.” La légende veut qu’en se relevant, il frappa du pied le sol et marmonna: “Eppur si muove!” [Et pourtant, elle tourne!].

 

Il a été condamné à l’emprisonnement et à faire pénitence pour le restant de ses jours; il est décédé neuf ans plus tard. Dans une lettre qu’il a écrite en 1634, il dit: “Ce qui a fait mon malheur, ce n’est pas d’avoir professé telle ou telle autre opinion, mais d’avoir encouru la disgrâce des Jésuites.”

 

En 1822, l’interdiction qui pesait sur ses ouvrages a été levée. Mais ce n’est qu’en 1979 que le pape Jean-Paul II a rouvert le dossier et a reconnu que Galilée avait “beaucoup souffert (...) à cause des hommes et des organes de l’Église”. Dans le journal du Vatican, L’Osservatore Romano, Mario D’Addio, membre éminent de la commission spéciale formée par Jean-Paul II pour réviser la condamnation de Galilée en 1633, a dit: “Il semble que la soi-disant hérésie de Galilée n’ait aucun fondement, ni du point de vue théologique ni du point de vue du droit canon.” Selon D’Addio, l’Inquisition a outrepassé ses pouvoirs; les théories de Galilée ne violaient aucun article de foi. Le journal du Vatican a reconnu que la condamnation de Galilée pour hérésie ne reposait sur aucun fondement.

 

Que nous apprend ce qui est arrivé à Galilée? Les chrétiens doivent comprendre que la Bible n’est pas un livre de science. Lorsque les deux semblent entrer en contradiction, ils ne doivent pas essayer de concilier la moindre “divergence”. Après tout, la foi chrétienne repose sur “la parole au sujet de Christ”, non sur des données scientifiques (Romains 10:17). En outre, les connaissances scientifiques évoluent continuellement. Une théorie qui semble contredire la Bible et qui est couramment admise aujourd’hui peut, demain, se révéler fausse et être rejetée.

 

Cependant, si les scientifiques veulent se servir de l’affaire Galilée pour démontrer que la religion étouffe la science, ils feraient bien de se rappeler que les découvertes de Galilée n’avaient pas non plus été acceptées par les chercheurs de son époque. Contrairement aux croyances d’alors, la Bible n’était pas en contradiction avec cette vérité. La Parole de Dieu n’a pas eu besoin d’être révisée. C’est la mauvaise interprétation qu’en avait faite l’Église catholique qui a été à l’origine du conflit.

 

Tout le monde devrait être émerveillé par la remarquable harmonie de l’univers et les lois naturelles qui le régissent, car cela permet de mieux connaître le Créateur, Dieu. Galilée avait demandé: “L’Œuvre est-elle moins noble que la Parole ?” L’apôtre répond: “[Les] qualités invisibles [de Dieu] se voient distinctement depuis la création du monde, car elles sont perçues par l’intelligence grâce aux choses qui ont été faites.” — Romains 1:20.

Partager cet article
Repost0
19 février 2006 7 19 /02 /février /2006 15:32

“IL PRÉDIT principalement le malheur, les événements heureux n’apparaissent qu’incidemment dans ses pages et à intervalles espacés.” Ce commentaire est celui de Charles Ward, non pas un critique, mais un défenseur de Nostradamus.

 

 

Si les écrits de cet astrologue français du XVIe siècle annoncent autant de calamités, pourquoi suscitent-ils tant d’intérêt encore à notre époque? Était-il inspiré par Dieu? Ou, comme l’ont suggéré certains, était-ce qu’‘à force de tirer des flèches dans toutes les directions, il ne pouvait pas toujours rater la cible’? De même, à quoi tient la grande popularité dont jouissent ceux qui prédisent l’avenir comme le fit Nostradamus?

 

 

Pourquoi sont-ils si populaires?

 

 

L’Histoire montre que des générations de diseurs de bonne aventure, d’astrologues, de devins et de prophètes ont satisfait au désir des nombreuses personnes qui voulaient voir l’avenir par des moyens surnaturels. Pourtant, la popularité de ces voyants ne tient pas à la parfaite exactitude de leurs prédictions. Non, elle est plutôt le résultat du goût très fort que leurs clients éprouvent pour les arts magiques.

 

 

Par exemple, P. Whitmore, dans son Exposé sur la superstition au dix-septième siècle (angl.), dit au sujet de l’astrologie que “c’était, et c’est encore, la superstition la plus solidement enracinée”. On estime qu’au bas mot, 50 millions de personnes, soit près d’une personne sur quatre, rien qu’aux États-Unis, ont actuellement des rapports avec l’astrologie sous une forme ou une autre. De nombreux voyants gagnent, comme Nostradamus, célébrité, fortune et faveurs de la part des adeptes de l’occultisme en jouant sur leurs espoirs et leurs points de vue sur l’avenir.

 

 

L’engouement que beaucoup éprouvent pour l’horoscope, comme d’autres pour le jeu, les aveugle au point qu’ils n’en voient pas les échecs. À ce sujet, Eric Russell, dans l’ouvrage Astrologie et prédictions (angl.), examine l’exemple d’un “déluge effroyable” que la plupart des astrologues européens, contemporains de Nostradamus, avaient prédit. Ils étaient d’accord pour dire que toutes les planètes “seraient en conjonction dans le signe aqueux des Poissons, ce qui indiquait, de manière infaillible, que le monde connu serait détruit par l’eau. (...) Quelques rares fondamentalistes émirent une opinion contradictoire en disant qu’il était impossible que ce soit vrai, car Dieu n’avait-il pas mis l’arc-en-ciel dans la nuée, promettant ainsi que jamais plus les écluses des cieux ne seraient ouvertes? (...) Les constructeurs de bateaux firent d’immenses bénéfices; en effet, ceux qui en avaient les moyens affrétèrent toute embarcation disponible dans les ports”. Le monde attendit, mais rien ne se produisit.

 

 

Russell poursuit en disant: “Les astrologues qui réagirent le plus vite félicitèrent la chrétienté pour la ferveur de ses prières qui avaient détourné la catastrophe, tandis que les autres cherchèrent peut-être un autre métier. Mais, alors que les astrologues européens ressentirent un certain embarras pendant quelques semaines, l’incident fut complètement oublié au bout d’un mois environ, et ils reçurent de nouvelles invitations pour tirer l’horoscope des princes nouvellement nés et celui des républiques.”

 

 

Soit dit en passant, les astrologues prédisent actuellement des tremblements de terre, des inondations et des sécheresses pour la période d’avril 1982 en raison de l’alignement des planètes. Cependant, les astronomes signalent qu’il n’y aura pas d’alignement total des astres. La terre et les huit autres planètes seront plutôt regroupées avec le soleil dans un secteur de 95°. S’il y a un grave tremblement de terre, des inondations ou de la sécheresse en 1982 (phénomènes courants de toute façon), nombreux seront ceux qui trouveront que les catastrophes de l’année avaient été prédites avec exactitude par les astrologues.

 

 

Sont-elles exactes?

 

 

Sur les 946 prétendues prédictions que l’on attribue à Nostradamus, on estime que seules 70 d’entre elles environ ont eu un accomplissement quelconque. Ce qui donne un pourcentage de réussite inférieur à 7 pour cent. Cependant, l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.) commente les ‘prédictions réussies’, en disant que nombre d’entre elles sont considérées comme des “contrefaçons éhontées” faites par ses interprètes, y compris celle qui concerne sa propre mort. D’autres furent “composées après les événements auxquels elles semblent destinées à s’appliquer”. On a “forcé le sens” de certaines afin qu’elles trouvent une application, ou on leur donne des ‘accomplissements’ dans de nombreux cas différents.

 

 

Quand les astrologues prédisent l’avenir, ce n’est pas toujours possible de déterminer s’ils le font avec exactitude du fait que cela peut demander des siècles avant qu’il n’y ait un accomplissement, si jamais il y en a un. Cependant, quand des voyants s’intéressent à des sujets ou à des faits en rapport avec la Bible , il est plus facile de découvrir la source d’inspiration du prophète. Si son enseignement venait de Dieu, il devrait toujours être en harmonie avec la Bible , la Parole de Dieu. — II Tim. 3:16: II Pierre 1:20, 21.

 

 

Nostradamus traita quelques questions bibliques. Parlant de l’avenir, il prédit “qu’avant la conflagration universelle il y aura tant de grandes inondations qu’il n’y aura presque pas de terre qui ne soit couverte d’eau, et cela durera si longtemps qu’à l’exception des ethnographies et des topographies, tout périra”. Cependant, Genèse 9:11 dit: “Toute chair ne sera plus retranchée par des eaux de déluge et il ne se produira plus de déluge pour ravager la terre.” Nostradamus déclara: “Je fais entière confession que tout provient de Dieu.” Cette affirmation est impressionnante, mais si ses prédictions provenaient “de Dieu”, pourquoi sont-elles tellement en contradiction avec la Parole de Dieu?

 

 

Il en est de même pour ses calculs chronologiques. Tout en affirmant qu’il a obtenu ses chiffres “en prenant simplement les Écritures Sacrées pour guide”, Nostradamus admet également que ses dates sont “rectifiées par des calculs d’astronomie”. Cela parait convaincant, mais les deux s’harmonisent-ils?

 

 

Il devient évident que Nostradamus se souciait peu de la Bible , mais qu’il l’utilisa pour satisfaire ses propres desseins. Bien que Nostradamus ait montré un semblant de fidélité à l’Église catholique, son portrait, tracé par Charles Ward, résume non seulement l’homme, mais aussi la source de ses prédictions. Le voici:

 

 

“Qu’est-ce que Nostradamus? (...) un faiseur de mystères, mettant le destin des humains en énigmes; un homme à la fois effronté et timoré; simple, et pourtant, qui peut en sonder la profondeur? Un chrétien superficiel, peut-être un païen au fond de son cœur.”

 

 

Clair ou obscur?

 

 

Les ressources du métier de Nostradamus, et des autres devins, étaient les phrases ambiguës ou à double sens. Bernard Capp, dans le livre Astrologie et presse à sensation (angl.), écrit: “Nostradamus était un maître de l’ambiguïté dramatique, ce qui a conservé ses prophéties vivantes jusqu’à notre époque.”

 

 

James Laver décrit également les quatrains de Nostradamus dans l’ouvrage Nostradamus ou la prédiction de l’avenir (angl.), et déclare: “Ces strophes de quatre vers en français boiteux, n’obéissent ni à la prosodie ni à la syntaxe, organisées de manière inintelligible, hérissées non seulement de mots en une demi-douzaine de langues étrangères, mais aussi d’initiales, d’anagrammes et de noms fabriqués, comment peut-on espérer trouver un sens quelconque à une semblable publication? Et s’il y en avait un, vaudrait-il la peine de se donner tant de mal?”

 

 

Dans la préface de ses écrits, Nostradamus admet qu’il utilise “des phrases obscures et sibyllines” afin de “ne pas offenser les auditeurs”. Puis il paraphrase les mots de Jésus contenus en Matthieu 11:25: “Je te loue publiquement, Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intellectuels et que tu les as révélées aux tout-petits.” Cependant, les disciples de Jésus de toutes époques et de toutes langues ont compris ces paroles. Celles de Nostradamus restent, fort commodément, obscures.

 

 

Nostradamus et l’occultisme

 

 

Nostradamus (14 décembre 1503—2 juillet 1566) est né de parents français d’origine juive qui adoptèrent le nom de Notredame, dans le sud de la France. On le nomma Michel de Notredame. Ses parents s’étaient convertis au catholicisme. De nombreuses légendes, rapportées par deux membres de sa famille, se sont créées autour de sa jeunesse, mais leur véracité est, elle aussi, remise en question.

 

 

James Laver fait le commentaire suivant: “D’après des recherches récentes (...), le milieu noble et pittoresque, que tous ceux qui avaient écrit sur Nostradamus avaient accepté jusqu’à maintenant, n’a, en fait, aucun fondement.” Après avoir raconté à nouveau l’une de ces légendes disant que Nostradamus avait prédit que lui et un certain noble mangeraient du porc noir au lieu de porc blanc pour leur dîner, Laver ajoute: “Il n’y a, naturellement, aucune preuve de la véracité de cette histoire (...). Quelque fascinantes que soient ces aventures, il vaut mieux confesser que la plupart d’entre elles reposent sur la bonne foi de biographes postérieurs à sa mort. Certaines de ces histoires (...) apparaissent pour la première fois au dix-septième siècle, d’autres encore plus tard.”

 

 

Dans ses efforts pour prédire l’avenir, Nostradamus utilisa beaucoup les horoscopes, la magie, l’astrologie et le rite païen de l’incantation. H. Roberts, un “étudiant des sciences occultes”, dans le livre Intégrale des prophéties de Nostradamus (angl.), écrivit: “Sans l’ombre d’un doute, les méthodes employées et les résultats obtenus par Nostradamus, lorsqu’il regardait dans le futur, sortaient du cadre des lois physiques. (...) Aujourd’hui, nous groupons ces forces sous le terme général de ‘perception extra-sensorielle’.”

 

 

Cependant, beaucoup s’opposèrent à la divination par l’astrologie. Whitmore dit: “Les écrits des premiers Pères de l’Église (...) contiennent la condamnation réitérée de ceux qui continuaient à pratiquer les antiques rites et systèmes de divination païens sous le couvert du christianisme. De même, les premiers conciles de l’Église jetèrent l’anathème sur les astrologues, les sorciers et ceux qui se mêlaient de sciences occultes. (...) Le concile de Trente [qui se tint à l’époque de Nostradamus] décréta en termes non équivoques que les évêques devaient supprimer la divination par l’astrologie dans leurs diocèses et s’assurer de la destruction de tous les livres qui l’encourageaient.” Mais l’Église catholique agit-elle ensuite de manière à être conséquente avec de telles proclamations?

 

 

La Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.) révèle que “le pape Jules II [1503-1513] utilisa l’astrologie pour choisir le jour de son sacre et que Paul III [1534-1549] s’en servit pour déterminer l’heure appropriée pour chaque consistoire. [Ces deux papes sont des contemporains de Nostradamus.] (...) L’astrologie s’insinua dans la culture européenne tout comme elle l’avait fait dans celle de l’Empire romain, et, bien que la doctrine officielle de l’Église l’interdît, personne ne s’attaqua à la manière de voir qui était sous-jacente”.

 

 

Quelle était ‘la manière de voir sous-jacente’ dans l’art occulte de l’horoscope? Un ouvrage français, le Grand Larousse encyclopédique, nous assure que “le christianisme jugea que l’astrologie tirait son inspiration du démon”.

 

 

Des prédictions qui se réalisent

 

 

Quelqu’un qui apostasie, qui renie la vérité biblique et devient un prophète sous la coupe des démons peut-il prédire avec exactitude certains événements futurs? Oui, c’est possible. En Deutéronome 13:2-6, Moïse donna cet avertissement: “Si quelque prophète ou faiseur de songes surgit au milieu de toi, s’il te propose un signe ou un prodige et qu’ensuite ce signe ou ce prodige annoncé arrive, (...) tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ni les songes de ce songeur. (...) C’est Yahvé votre Dieu que vous suivrez et c’est lui que vous craindrez, ce sont ses commandements que vous garderez (...). Ce prophète ou ce faiseur de songes devra mourir.” — Bible de Jérusalem.

 

 

Ce n’est donc pas simplement pure coïncidence si certaines prophéties des faux prophètes se sont réalisées. Cela peut être la conséquence des manœuvres des forces spirituelles mauvaises.

 

 

Depuis le début de l’histoire humaine jusqu’à nos jours, les forces démoniaques manipulent l’esprit des hommes qui leur sont soumis. Elles inspirent ces prophètes abusés de manière à ce qu’ils fassent des déclarations en harmonie avec leurs machinations démoniaques, avec les “manœuvres et les ruses de Satan”, selon Éphésiens 6:11. — Nouveau Testament éd. Farel.

 

 

Satan le Diable et ses démons peuvent manipuler des systèmes politiques entiers. Cela devint évident lorsque, le Diable “lui montrant [à Jésus] tous les royaumes de la terre en un instant, lui dit: ‘Je te donnerai tous ces royaumes avec toute leur splendeur, car ils m’appartiennent et je peux les donner à qui je veux.’ (Luc 4:5, 6, Nouveau Testament éd. Farel). Au cours de cette rencontre, le Diable cita même des passages des Écritures pour tenter et tromper Jésus. — Mat. 4:6.

 

 

Comment reconnaître les vrais prophètes des faux

 

 

Les vrais prophètes de Dieu avaient trois conditions fondamentales à remplir. 1) Ils devaient parler au nom de Dieu — ce qu’un prophète connaissant le nom hébreu de Dieu pourrait se permettre à tort de faire; 2) ce qu’ils prédisaient devait se réaliser — ce qui pourrait arriver, dans le cas de faux prophètes, soit par coïncidence, soit à la suite de manœuvres démoniaques, et 3) leurs prophéties devaient être en harmonie avec la Parole révélée de Dieu et avec ses commandements mis par écrit des origines jusqu’à leur époque. — Deut. 13:1-4; 18:20-22.

 

 

C’est en particulier la troisième condition essentielle que Nostradamus et d’autres ne remplissent pas. Le fait qu’ils se mêlent de magie, d’occultisme et d’astrologie les trahit, car aucun prophète de la Bible n’encourage l’utilisation de l’astrologie pour communiquer avec Dieu.

 

 

Le prophète Moïse s’éleva en termes clairs et non ambigus contre les prophètes semblables à Nostradamus. Sous l’inspiration divine, il dit: “On ne devra trouver chez toi (...) personne qui emploie la divination, ni magicien, ni quelqu’un qui cherche des présages, ni sorcier, (...) ni individu faisant métier de prédire les événements. (...) Car quiconque fait ces choses est quelque chose de détestable pour Dieu.” — Deut. 18:10-12.

 

 

La tâche que devaient accomplir les vrais prophètes de la Bible ne consistait pas principalement à prédire les événements futurs, comme Nostradamus essaya de le faire. Leur fonction essentielle était, selon les paroles d’Eric Russell, “de servir de canal de communication entre le Créateur et ses créatures”. La connaissance de l’avenir n’était, dit-il, “qu’un sous-produit” inclus dans leurs messages.

 

 

Les prophètes de la Bible , envoyés par Dieu, ne prédisaient jamais non plus des choses destinées simplement à satisfaire la curiosité des hommes. Chaque prédiction était liée à la volonté de Dieu, à son dessein, à ses critères ou à son jugement (I Rois 11:29-39; És. 7:3-9). Et comme le but principal des vrais prophètes de Dieu était de préconiser ses critères moraux et ses lois, il n’était pas nécessaire d’attendre des années avant de pouvoir déterminer si on avait affaire à un vrai ou à un faux prophète.

 

 

Alors, de quelle valeur sont les prophéties de Nostradamus? Charles Ward le décrit comme “un homme récompensé par les rois, et pourtant, pour autant que nous puissions le savoir, ne leur fournissant pas le moindre renseignement qui leur aurait rendu la vie plus facile, ou qui aurait ôté un seul péril de leur chemin. Il est clair qu’il n’est pas un prophète, au sens ancien du mot hébreu, tel que l’étaient Ésaïe, Daniel, David et Jean”.

Partager cet article
Repost0
14 février 2006 2 14 /02 /février /2006 12:00

IMAGINEZ un monde sans nombre. Il n’y aurait pas d’argent. Les échanges commerciaux se résumeraient à du troc. Et le sport ? Non seulement nous serions incapables de compter les points, mais nous ne pourrions même pas déterminer le nombre de joueurs devant composer une équipe !

 

 

 

Outre qu’ils sont utiles au quotidien, les nombres véhiculent une aura de mystère. C’est parce qu’ils sont abstraits. On ne peut ni les voir, ni les toucher, ni les sentir. Prenons un exemple : une pomme a une couleur, une texture, une taille, une forme, une odeur et un goût qui lui sont propres. Grâce à ces caractéristiques, on peut savoir si tel objet est une pomme ou bien un citron, un ballon ou autre chose. Il n’en va pas de même pour les nombres. Un groupe de sept objets n’a peut-être rien de commun avec un autre groupe de sept objets, si ce n’est qu’ils sont sept. Aussi, saisir la signification des nombres, la différence entre six et sept par exemple, revient en fait à comprendre quelque chose de très abstrait. Et c’est là qu’entrent en scène les adeptes de la numérologie.

 

 

 

Dans l’Antiquité, il était courant de prêter aux nombres une signification particulière. Pythagore, philosophe et mathématicien grec qui vivait au VIe siècle avant notre ère, enseignait que toutes choses sont des nombres. Lui et ses partisans tenaient l’univers entier pour un modèle de proportion et d’harmonie. Dès lors, ne se pourrait-il pas que toutes choses obéissent à des lois mathématiques ?

 

 

 

Depuis Pythagore, les analyses numériques servent aux prédictions, à l’interprétation des rêves ainsi qu’à la mémorisation. Grecs, musulmans et membres de la chrétienté y ont recouru. Suivant un procédé appelé guematria, les kabbalistes juifs attribuaient une valeur numérique à chacune des 22 lettres de l’alphabet hébreu. Par ce moyen, ils ont échafaudé des interprétations cachées du texte des Écritures hébraïques.

 

 

 

LES nombres ont-ils un sens caché ? “ Bien sûr ! ” dira-t-on, un exemple frappant à l’appui : l’attentat du 11 septembre 2001.

 

 

 

“ Quand j’ai appris la nouvelle, explique une numérologue, j’ai noté la date : 11/9/2001. ” Dans la profession, le chiffre 11 est généralement considéré comme un “ nombre clé ”. Les passionnés de numérologie ont donc dressé la liste de plusieurs éléments relatifs à l’attentat, qui désignent invariablement le “ nombre clé ”, 11. En voici quelques-uns :

 

 

 

· Le drame s’est produit à la date du 11/9 ... 1 + 1 + 9 = 11.

 

 

 

· Le 11 septembre était le 254e jour de l’année ... 2 + 5 + 4 = 11.

 

 

 

· L’avion qui s’est écrasé sur la tour nord était le vol 11.

 

 

 

· Cet avion transportait 92 passagers ... 9 + 2 = 11.

 

 

 

· L’avion qui s’est écrasé sur la tour sud transportait 65 passagers ... 6 + 5 = 11.

 

 

 

· Les tours jumelles ressemblaient au chiffre 11.

 

 

 

· L’expression “ New York City ” comporte 11 lettres.

 

 

 

La numérologie, qui accorde une signification particulière aux nombres, à leurs combinaisons et aux totaux numériques, est très répandue en Afrique, en Asie et aux Amériques. Pourquoi cet engouement ? Selon un site Internet, le décodage des lettres de l’alphabet composant un nom, une pratique courante en numérologie, “ permet d’obtenir des informations précises sur la personnalité, le caractère, les qualités et les défauts ”. Il ajoute que l’examen de notre “ date de naissance lève le voile sur notre destinée, ses joies et ses peines ”.

 

 

 

Est-ce vrai ? Ou bien se pourrait-il que l’étude métaphysique des nombres recèle des dangers ?

 

 

 

 

 

 

L’usage qu’en fait la Bible. Puisque la Bible est un livre à la fois historique et prophétique, les nombres qu’elle donne peuvent être soit littéraux, soit symboliques. Le contexte indique habituellement en quel sens ils sont utilisés. La Bible mentionne souvent certains nombres dans un sens métaphorique, figuré ou symbolique. Dans ces cas-là, il est essentiel de connaître leur signification pour comprendre le texte. La numérologie, qui tire apparemment son origine de la Babylone antique, est condamnée par Dieu, au même titre que les autres formes de divination. — Dt 18:10-12.

 

 

 

On examinera ici quelques emplois au figuré de certains nombres qui tiennent une grande place dans la Bible.

 

 

 

Un. Quand il est employé figurément, ce chiffre emporte l’idée d’unicité ou d’unité de but et d’action. Moïse déclara : “ Écoute, Israël : Yahvé notre Dieu est le seul Yahvé. ” (Dt 6:4 (Jérusalem)). Lui seul est Souverain. Il est unique. Il ne partage sa gloire avec personne, à la différence des dieux trinitaires païens (Ac 4:24 ; Ré 6:10 ; Is 42:8). Il y a unité de but et d’action entre Jéhovah et Jésus Christ (Jn 10:30), et il devait y avoir une totale unité des disciples de Christ avec Dieu, avec son Fils et les uns avec les autres (Jn 17:21 ; Ga 3:28). Cette unité est illustrée par le mariage. — Gn 2:24 ; Mt 19:6 ; Ép 5:28-32.

 

 

 

Deux. Le deux apparaît souvent dans un contexte juridique. Les déclarations concordantes de deux témoins donnent du poids à leur témoignage. Il fallait deux témoins, ou même trois, pour porter une affaire devant les juges. La congrégation chrétienne applique également ce principe (Dt 17:6 ; 19:15 ; Mt 18:16 ; 2Co 13:1 ; 1Tm 5:19 ; Hé 10:28). Dieu le suivit lorsqu’il présenta son Fils au peuple comme le Sauveur de l’humanité. En effet, Jésus dit : “ Dans votre propre Loi il est écrit : ‘ Le témoignage de deux hommes est vrai. ’ C’est moi qui témoigne à mon propre sujet, et le Père qui m’a envoyé témoigne à mon sujet. ” — Jn 8:17, 18.

 

 

 

Faire quelque chose une seconde fois, par exemple la répétition d’une déclaration ou d’une vision, même sous une forme seulement parallèle, en établissait solidement la véracité et la certitude. (Ce fut le cas du rêve de Pharaon relatif aux vaches et aux épis de céréales [Gn 41:32].) La poésie hébraïque de la Bible est riche en parallélisme de pensée, qui ancre plus solidement dans l’esprit les vérités énoncées tout en en clarifiant le sens par la variété dans l’expression. — Voir Ps 2, 44, et d’autres.

 

 

 

Dans la prophétie de Daniel, le fait qu’une bête avait “ deux cornes ” symbolisait le dualisme de la domination médo-perse. — Dn 8:20, 21 ; voir aussi Ré 13:11.

 

 

 

Trois. Si les déclarations de deux personnes à propos d’une même affaire suffisaient pour intenter une action judiciaire, l’attestation de trois renforçait encore le témoignage. Le nombre trois est donc employé dans certains cas pour marquer l’intensité, l’accentuation ou une force accrue. “ Un cordon triple ne se rompt pas vite. ” (Ec 4:12). Jésus accentua sa question en la posant trois fois à Pierre après que celui-ci l’eut renié trois fois (Mt 26:34, 75 ; Jn 21:15-17). Pierre eut à trois reprises — ce qui fut marquant — la vision lui demandant de manger toutes sortes d’animaux, y compris ceux que la Loi déclarait impurs. Cela l’aida sans doute à comprendre, lorsque Corneille et sa maisonnée acceptèrent la bonne nouvelle, que Dieu s’occupait désormais des gens des nations incirconcis, qui étaient impurs aux yeux des Juifs. — Ac 10:1-16 ; 28-35, 47, 48.

 

 

 

La déclaration des créatures célestes : “ Saint, saint, saint est Jéhovah ” souligne l’intensité de la sainteté et de la pureté de Jéhovah (Is 6:3 ; Ré 4:8). Avant d’enlever du trône le dernier roi terrestre de la lignée de David, Jéhovah déclara : “ J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, oui ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et vraiment je le lui donnerai. ” Il montrait ici avec insistance qu’aucun roi de la lignée davidique ne s’assiérait en son nom sur le trône à Jérusalem — celui-ci serait absolument vacant — jusqu’à ce que vienne le moment fixé par Dieu d’investir son Messie du pouvoir royal (Éz 21:27). L’intensité des malheurs à venir sur les habitants de la terre est annoncée par la triple déclaration : “ Malheur. ” — Ré 8:13.

 

 

 

Quatre. Le chiffre quatre exprime parfois l’universalité ou la symétrie et la forme du carré. Il apparaît trois fois en Révélation 7:1. Ce passage montre “ quatre anges ” (tous les anges responsables des “ quatre vents ”, prêts pour une destruction totale) debout “ aux quatre coins ” de la terre (ce qui leur permet de relâcher les vents obliquement ou diagonalement pour n’épargner aucun quart du globe) (voir Dn 8:8 ; Is 11:12 ; Jr 49:36 ; Ze 2:6 ; Mt 24:31). La Nouvelle Jérusalem est “ carrée ” ; ses quatre côtés sont égaux. En réalité, elle est même de forme cubique (Ré 21:16). On trouve le nombre quatre dans d’autres expressions figurées en Zekaria 1:18-21 et 6:1-3, et en Révélation 9:14, 15.

 

 

 

Six. Ce nombre représente quelquefois l’imperfection. Six cent soixante-six, le nombre de “ la bête sauvage ”, est appelé “ un nombre d’homme ” pour indiquer qu’il concerne l’homme déchu et imparfait. Il semble donc symboliser l’imperfection de ce que représente “ la bête sauvage ”. Ici, le chiffre six est accentué au troisième degré (il apparaît dans les unités, les dizaines et les centaines) afin de souligner l’imperfection et l’insuffisance de ce que la bête représente. — Ré 13:18.

 

 

 

Sept. Les Écritures utilisent souvent le chiffre sept pour évoquer l’état de ce qui est complet, parfois pour montrer qu’une œuvre est menée à terme ou évoquer le cycle complet de choses établies ou permises par Dieu. En achevant son œuvre concernant la terre en six jours de création et en se reposant le septième jour, Jéhovah établit le modèle pour l’ensemble des dispositions relatives au sabbat, depuis la semaine de sept jours jusqu’à l’année jubilaire, qui marquait la conclusion d’un cycle de sept fois sept ans (Ex 20:10 ; Lv 25:2, 6, 8). La fête des Pains sans levain (azymes) et la fête des Huttes duraient chacune sept jours (Ex 34:18 ; Lv 23:34). Le chiffre sept figure souvent dans les lois lévitiques relatives aux offrandes (Lv 4:6 ; 16:14, 19 ; Nb 28:11) et aux purifications. — Lv 14:7, 8, 16, 27, 51 ; 2R 5:10.

 

 

 

Dans la Révélation, les “ sept congrégations ” et leurs caractéristiques donnent une image complète de toutes les congrégations de Dieu sur la terre. — Ré 1:20–3:22.

 

 

 

Les “ sept têtes ” de la “ bête sauvage ” (Ré 13:1) indiquent que celle-ci ne serait autorisée à se développer que jusqu’à une limite bien précise. Il est vrai que la “ bête sauvage de couleur écarlate ” est appelée un “ huitième ” roi ; toutefois, elle procède des sept et n’existe pas indépendamment de la bête sauvage à sept têtes (Ré 17:3, 9-11), de la même façon que l’“ image ” de la “ bête sauvage ”. (Ré 13:14.) Pareillement, la “ bête sauvage ” à deux cornes existe en réalité en même temps que la première “ bête sauvage ” dont elle essaie d’apposer la “ marque ” sur chaque humain. — Ré 13:11, 16, 17.

 

 

 

Dieu fut patient avec les Israélites, mais il les avertit que s’ils le méprisaient malgré sa discipline il les châtierait “ sept fois ”, c’est-à-dire complètement, pour leurs péchés. — Lv 26:18, 21, 28.

 

 

 

Dans les parties historiques des Écritures, on trouve souvent le chiffre sept pour évoquer l’état de ce qui est complet ou le fait de mener une action à terme. Les Israélites démontrèrent une foi et une obéissance entières quand ils marchèrent pendant sept jours autour de Jéricho et en firent sept fois le tour le septième jour, après quoi les murailles s’écroulèrent (Jos 6:2-4, 15). Sur le mont Carmel, Éliya montra qu’il croyait totalement à l’efficacité des prières qu’il adressait à Dieu lorsqu’il demanda à sept reprises à son serviteur de monter regarder le ciel avant qu’un nuage de pluie n’apparaisse (1R 18:42-44). Il fallut que Naamân, le lépreux, se baigne sept fois dans le Jourdain. Ce puissant général syrien dut faire preuve d’une très grande humilité pour se conformer à ces instructions du prophète Élisha, mais il obéit et Dieu le purifia (2R 5:10, 12). La pureté, la perfection et l’excellence des paroles de Jéhovah sont comparées, avec la force et l’intensité de la poésie, à l’argent qui est affiné dans un four de fusion et sept fois épuré (Ps 12:6). La miséricorde de Dieu est exaltée par ces paroles : “ Le juste peut tomber sept fois, mais, à coup sûr, il se relèvera ; les méchants, par contre, trébucheront à cause du malheur. ” (Pr 24:16). Le psalmiste reconnaît que Dieu est digne de recevoir toutes les louanges, lorsqu’il déclare : “ Sept fois par jour je t’ai loué. ” — Ps 119:164.

 

 

 

Dans le livre de la Révélation, le chiffre sept est employé de nombreuses fois comme symbole en rapport avec les choses de Dieu et de sa congrégation, ainsi qu’avec les choses de l’adversaire de Dieu, Satan le Diable, dans la guerre totale qui l’oppose à Dieu et à son peuple. — Ré 1:4, 12, 16 ; 5:1, 6 ; 8:2 ; 10:3 ; 12:3 ; 13:1 ; 15:1, 7 ; 17:3, 10 ; et d’autres textes.

 

 

 

Les multiples de sept servent eux aussi à rendre l’idée de ce qui est complet. Le nombre soixante-dix (dix fois sept) est utilisé au sens prophétique dans les “ soixante-dix semaines ” de la prophétie de Daniel relative à la venue du Messie (Dn 9:24-27 ; voir SOIXANTE-DIX SEMAINES). Pour avoir désobéi à Dieu, Jérusalem et Juda restèrent désolés pendant soixante-dix ans, “ jusqu’à ce que le pays se soit acquitté [complètement] de ses sabbats ”. — 2Ch 36:21 ; Jr 25:11 ; 29:10 ; Dn 9:2 ; Ze 1:12 ; 7:5.

 

 

 

Soixante-dix-sept, sept répété deux fois, voulait dire “ indéfiniment ” ou “ sans limites ”. Conformément au conseil de Jésus, c’est ainsi que les chrétiens doivent pardonner à leurs frères (Mt 18:21, 22). Puisque Dieu avait décrété que quiconque tuerait le meurtrier Caïn devrait “ subir la vengeance sept fois ”, Lamek, qui avait apparemment tué un homme en réaction d’autodéfense, déclara : “ Si Caïn doit être vengé sept fois, alors Lamek soixante-dix fois et sept. ” — Gn 4:15, 23, 24.

 

 

 

Huit. Le chiffre huit servait lui aussi à ajouter l’idée d’accentuation à celle qui exprime l’état de ce qui est complet (un de plus que sept, le chiffre qui marque généralement l’état de ce qui est complet). Il représente donc parfois l’abondance. Jéhovah assura à son peuple qu’il le délivrerait de la menace de l’Assyrie en déclarant qu’il serait suscité contre l’Assyrien “ sept bergers, oui, [pas seulement sept, mais] huit ducs d’entre les humains ”. (Mi 5:5.) Pour clore de façon appropriée la fête des Huttes, dernière fête de l’année religieuse, le huitième jour devait être un jour de saint rassemblement, d’assemblée solennelle, un jour de repos complet. — Lv 23:36, 39 ; Nb 29:35.

 

 

 

Dix. Le nombre dix évoque la totalité, l’intégralité, l’ensemble, la somme de tout ce qui compose quelque chose. On peut noter également que, lorsque sept et dix sont mentionnés ensemble, sept représente ce qui est élevé ou supérieur et dix quelque chose de nature inférieure ou subordonnée.

 

 

 

Les dix plaies qui s’abattirent sur l’Égypte exprimaient pleinement le jugement de Dieu sur ce pays ; elles suffirent à humilier complètement les faux dieux égyptiens et à briser la domination de l’Égypte sur Israël, le peuple de Dieu. Les “ Dix Paroles ” constituaient les règles fondamentales de l’alliance de la Loi. Les quelque 600 autres lois ne faisaient que les développer, les éclairer ou en expliquer la mise en pratique (Ex 20:3-17 ; 34:28). Jésus utilisa le nombre dix dans plusieurs de ses exemples pour évoquer l’intégralité d’une chose ou un nombre complet de choses. — Mt 25:1 ; Lc 15:8 ; 19:13, 16, 17.

 

 

 

Une des bêtes de la vision de Daniel et d’autres décrites en Révélation avaient dix cornes. Celles-ci représentaient vraisemblablement toutes les puissances, ou “ rois ”, de la terre qui constituent un ensemble comparable à une bête (Dn 7:7, 20, 24 ; Ré 12:3 ; 13:1 ; 17:3, 7, 12). Le caractère complet de l’épreuve ou de la durée de l’épreuve que Dieu fixe pour ses serviteurs ou permet qu’ils subissent est souligné en Révélation 2:10 en ces termes : “ N’aie pas peur des choses que tu es sur le point de subir. Écoute ! Le Diable continuera de jeter quelques-uns d’entre vous en prison pour que vous soyez pleinement mis à l’épreuve, et pour que vous ayez une tribulation pendant dix jours.

 

 

 

Douze. Le patriarche Jacob eut 12 fils qui devinrent les fondements des 12 tribus d’Israël. Dieu fit de leurs descendants sa nation qu’il organisa dans le cadre de l’alliance de la Loi. Douze semble donc représenter une nation constituée par Dieu, complète et équilibrée (Gn 35:22 ; 49:28). Jéhovah choisit 12 apôtres, qui forment les fondements secondaires de la Nouvelle Jérusalem, bâtie sur Jésus Christ (Mt 10:2-4 ; Ré 21:14). Les ‘ fils de l’Israël [spirituel] ’ sont répartis en 12 tribus, chacune composée de 12 000 membres. — Ré 7:4-8.

 

 

 

Parfois, les multiples de 12 ont eux aussi une signification. Ainsi, David établit 24 divisions de prêtres pour servir à tour de rôle dans le temple que Salomon devait bâtir par la suite (1Ch 24:1-18). Ce détail aide à définir ce que représentent les “ vingt-quatre anciens ” qui sont assis autour du trône de Dieu, en vêtements de dessus blancs et avec des couronnes sur la tête (Ré 4:4). Les disciples de Jésus Christ, ses frères spirituels, reçurent la promesse qu’ils seraient rois et prêtres avec lui dans les cieux. Puisque ces anciens ne peuvent être uniquement les apôtres, dont le nombre n’était que de 12, ils doivent vraisemblablement symboliser le groupe entier de la “ prêtrise royale ”, les 144 000 (représentés dans les 24 divisions de prêtres servant au temple) dans leur position céleste, en tant que rois couronnés et prêtres. — 1P 2:9 ; Ré 7:4-8 ; 20:6.

 

 

 

Quarante. Dans certains cas, des périodes de jugement ou de châtiment semblent associées au nombre 40 (Gn 7:4 ; Éz 29:11, 12). Ninive eut 40 jours pour se repentir (Yon 3:4). Un autre emploi du nombre 40 souligne la ressemblance entre la vie de Jésus et celle de Moïse, qui fut un type de Christ. Ces deux hommes, en effet, jeûnèrent pendant 40 jours. — Ex 24:18 ; 34:28 ; Dt 9:9, 11 ; Mt 4:1, 2.

 

 

 

Une objection que les numérologues n’ont pas pu surmonter est que les calendriers varient selon les cultures. Imaginez par exemple que vous viviez dans un pays où l’on emploie le calendrier chinois. Selon ce calendrier, le 11 septembre 2001, mentionné en introduction, est le 24e jour du 7e mois de la 18e année du 78e cycle. Dans le calendrier julien, il s’agit du 29 août 2001. D’après le calendrier musulman, c’est le 22 djumâdâ II 1422. Quant au calendrier hébreu, il désigne cette date comme le 23 Éloul 5761. Comment une date qui s’exprime de tant de façons différentes pourrait-elle avoir une signification numérologique ? Autre objection : chaque langue a sa propre orthographe des noms. En français par exemple, les lettres contenues dans le nom Jean valent 3, tandis qu’en anglais les lettres du même prénom, John, valent 2.

 

 

 

Reconnaître que de nombreux aspects de l’univers peuvent s’expliquer par des formules mathématiques est une chose. Ces formules peuvent être testées et démontrées. Mais prétendre que votre nom a été prédestiné pour coïncider avec votre date de naissance et pour être lié à certains nombres de façon à établir votre sort est tout autre chose.

 

 

 

La conclusion est claire : croire aux interprétations de la numérologie alors qu’elles dépendent de facteurs aussi variables que le calendrier et la langue revient à reculer les frontières de la crédibilité.

Partager cet article
Repost0
11 février 2006 6 11 /02 /février /2006 20:44

En 1873, Samuel Manning, un ecclésiastique anglais, a écrit à propos de Jérusalem : “ Mus par une irrésistible attirance, des pèlerins y affluent des quatre coins du monde. Les murs croulants, les rues sordides et les ruines qui tombent en poussière suscitent chez des millions de personnes un intérêt profond et révérenciel qu’aucun autre lieu sur terre n’inspire. ”

 

La terre sainte fascine au moins depuis l’époque de l’empereur romain Constantin. Pendant près de 1 500 ans, des pèlerins s’y sont rendus, désireux de découvrir personnellement ses aspects religieux. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n’est qu’au début du XIXe siècle que des savants les ont accompagnés. On est alors entré dans l’ère de l’archéologie biblique : l’étude des objets, des peuples, des lieux et des langues de la Terre sainte antique.

 

Grâce aux découvertes des archéologues, on a obtenu un grand complément d’information sur quantité d’aspects de l’époque biblique. De plus, les documents archéologiques se sont souvent harmonisés avec l’histoire biblique. Toutefois, ces connaissances sont-elles nécessaires à la foi chrétienne ? Pour répondre à cette question, intéressons-nous à un site où de nombreuses fouilles archéologiques sont effectuées : la ville de Jérusalem et son temple.

 

Il ne sera pas laissé pierre sur pierre

 

Au printemps de l’an 33, le 11 Nisan selon le calendrier juif, Jésus Christ, accompagné de certains de ses disciples, a quitté le temple de Jérusalem pour la dernière fois. Alors qu’ils se rendaient au mont des Oliviers, un des disciples s’est exclamé : “ Enseignant, vois : quelles pierres et quelles constructions ! ” — Marc 13:1.

 

Les Juifs fidèles éprouvaient un profond amour pour Dieu et pour son temple. Ils étaient fiers de ce magnifique ensemble d’édifices ainsi que des 15 siècles de traditions qu’il représentait. La réponse de Jésus a été déroutante : “ Tu regardes ces grandes constructions ? Non, il ne sera pas laissé ici pierre sur pierre qui ne soit démolie. ” — Marc 13:2.

 

Maintenant que le Messie promis était arrivé, comment Dieu pourrait-il permettre que son temple soit détruit ? C’est seulement petit à petit, grâce à l’esprit saint, que les disciples ont pleinement saisi le sens des paroles de Jésus. Mais quel rapport ont-elles avec l’archéologie biblique ?

 

Une nouvelle ville

 

Le jour de la Pentecôte 33, la nation juive a perdu sa position de faveur auprès de Dieu (Matthieu 21:43). Cela a laissé la place à quelque chose de plus grand : un gouvernement céleste qui apporterait des bienfaits à toute l’humanité (Matthieu 10:7). En accord avec la prophétie de Jésus, Jérusalem et son temple ont été détruits en 70 de notre ère. L’archéologie confirme le récit biblique de cet événement. Cependant, la foi des chrétiens n’est pas suspendue à la découverte de ruines de ce temple antique. Elle est axée sur une autre Jérusalem, une ville d’un genre différent.

 

En 96 de notre ère, l’apôtre Jean, qui avait entendu la prophétie de Jésus au sujet de la destruction de Jérusalem et de son temple, et qui en avait vu la réalisation, a reçu cette vision : “ J’ai vu aussi la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem , qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. ” Une voix venant du trône a déclaré alors : “ Il résidera avec [les humains], et ils seront ses peuples. Et Dieu lui-même sera avec eux. Et il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu. ” — Révélation 21:2-4.

 

Cette “ ville ” est composée de chrétiens fidèles qui serviront en qualité de rois avec Christ au ciel. Ils forment ensemble le gouvernement céleste, le Royaume de Dieu, qui dominera sur la terre et ramènera l’humanité à la perfection pendant le Millénium (Matthieu 6:10 ; 2 Pierre 3:13). Les chrétiens juifs du Ier siècle qui devaient faire partie de ce groupe ont compris que rien de ce qu’ils possédaient dans le système de choses juif n’égalait le privilège de régner avec Christ au ciel.

 

À propos de la position en vue qu’il occupait dans le judaïsme, l’apôtre Paul a dit aux chrétiens : “ Les choses qui étaient pour moi des gains, celles-ci je les ai considérées comme une perte à cause du Christ. Mais oui, je considère même que toutes choses sont une perte à cause de la valeur éminente de la connaissance de Christ Jésus mon Seigneur. ” — Philippiens 3:7, 8.

 

Étant donné qu’il avait un grand respect pour la Loi de Dieu et pour le temple, l’apôtre Paul ne voulait évidemment pas dire qu’il fallait mépriser ces dispositions divines (Actes 21:20-24). Il voulait simplement montrer que le christianisme était supérieur au système juif.

 

Nul doute que Paul et les autres chrétiens juifs du Ier siècle connaissaient de manière précise bien des détails fascinants sur le système de choses juif. Or depuis que l’archéologie jette la lumière sur le passé, certains de ces détails sont maintenant à la portée des chrétiens. Cependant, notez ce sur quoi Paul a encouragé le jeune Timothée à fixer son attention : “ Réfléchis à ces choses [concernant la congrégation chrétienne] ; absorbe-toi en elles, pour que tes progrès soient manifestes pour tous. ” — 1 Timothée 4:15.

 

L’archéologie biblique a l’indéniable mérite d’avoir enrichi notre compréhension de l’univers de la Bible. Toutefois , les chrétiens sont conscients que leur foi ne repose pas sur des preuves mises au jour par des hommes, mais sur la Parole de Dieu, la Bible. —1 Thessaloniciens 2:13 ; 2 Timothée 3:16, 17.

 

 

Partager cet article
Repost0
10 février 2006 5 10 /02 /février /2006 13:23

“VOYEZ-vous quelque chose?” “Oui, je vois des merveilles.” Ce court dialogue était le prélude à l’une des plus spectaculaires de toutes les découvertes de l’archéologie. La question émanait de Lord Carnarvon, richissime commanditaire britannique de l’égyptologue Howard Carter. Ce dernier était en train de scruter du regard les ténèbres d’une tombe qui venait d’être mise au jour dans la célèbre Vallée des Rois, en Égypte, par une ouverture qu’il avait pratiquée à travers la porte qui scellait l’entrée de la sépulture. Les fouilles dans cette vallée avaient commencé quelques années plus tôt et s’étaient poursuivies grâce à la ténacité de Carter, qui était convaincu de découvrir la sépulture inviolée de l’un des pharaons de l’Égypte antique: Toutankhamon. Et voilà qu’au terme de pénibles efforts, au moment où ils s’apprêtaient à renoncer, ils dégagèrent l’entrée d’une tombe antique. Nerveux, le cœur battant, ils voulurent savoir ce qui se trouvait derrière. En voici la description, de la plume de Carter lui-même:

 

  “À mesure que mes yeux s’habituaient à l’obscurité, les détails de la pièce émergèrent lentement du brouillard: des animaux étranges, des statues, et de l’or, de l’or étincelant de toutes parts! Pendant un moment qui parut durer une éternité à mes compagnons, je restai muet, frappé de stupeur, et, quand Lord Carnarvon, ne pouvant se contenir plus longtemps, me demanda avec excitation si je voyais quelque chose, tout ce que je pus prononcer fut ‘oui, je vois des merveilles’. (...) Même en rêve, nous n’avions jamais imaginé une telle sépulture. On eut dit un véritable musée, avec des objets familiers, d’autres que nous n’avions jamais vus auparavant, une débauche d’objets entassés les uns sur les autres.”

 

Il y avait plus de trente siècles que ces trésors reposaient là. On catalogua près de 5 000 articles: des statues, des meubles, des embarcations, des armes, des vases, de l’or et des bijoux. On trouva même de la nourriture, des vêtements et des jeux dans les quatre chambres sépulcrales taillées dans le roc, ainsi que des sarcophages richement ornés et les restes momifiés du jeune roi Toutankhamon. On se trouvait en présence d’une mine de renseignements sur les coutumes funéraires des Égyptiens de l’Antiquité.

 

La malédiction du pharaon

 

Dans les années 1920, une vingtaine de ces égyptologues moururent brutalement peu de temps après avoir pénétré dans la tombe du pharaon Toutankhamon. Ils auraient été victimes d’une malédiction. Toutefois, un médecin français, le docteur Caroline Stenger-Philipp, a trouvé une explication possible à cette série de morts mystérieuses. Le quotidien International Herald Tribune précisait que, d’après les indices en possession de ce médecin, les véritables coupables seraient des substances organiques présentes dans la tombe, par exemple des fruits ou des légumes. Au cours des siècles, ces produits, qui étaient censés servir de nourriture au pharaon “pendant son voyage vers l’éternité”, se sont décomposés et ont formé de la moisissure ainsi que des particules de poussière organique au très fort pouvoir allergène. Selon les conclusions du médecin, les égyptologues ont été victimes d’un choc allergique après avoir respiré les particules.

 

Partager cet article
Repost0
7 février 2006 2 07 /02 /février /2006 19:03

L’archéologie a permis de confirmer de nombreux événements historiques relatifs aux pays bibliques et rapportés dans les Écritures, et de prouver l’authenticité de faits que les critiques modernes mettaient en doute. Certains s’avouaient sceptiques par rapport à la tour de Babel et niaient l’existence d’un roi babylonien nommé Belshatsar (dont le nom ne fut trouvés nulle part ailleurs que dans le récit biblique jusqu’au XIXe siècle) ; ils critiquaient d’autres données bibliques touchant à ce pays (entre autres). Or, il a été démontré que toutes ces critiques étaient sans fondement. En revanche, on a exhumé une profusion de témoignages qui concordent parfaitement avec le récit des Écritures.

 

 

Les fouilles effectuées dans l’ancienne ville de Babylone et à proximité ont mis au jour les sites de plusieurs ziggourats ou temples en forme de tours pyramidales à étages, notamment les ruines du temple d’Etemenanki à l’intérieur des murailles de Babylone. Les récits et les inscriptions concernant ces temples renferment souvent ces mots : “ Son sommet atteindra les cieux. ” Selon une inscription, Neboukadnetsar aurait dit : “ J’ai élevé le sommet de la tour à étages à Etemenanki de sorte que son sommet rivalise avec les cieux. ” Un fragment trouvé au N. du temple de Mardouk, à Babylone, rapportait en ces termes la chute d’une ziggourat de ce genre : “ La construction de ce temple offensa les dieux. En une nuit, ils abattirent ce qui avait été construit. Ils les dispersèrent et rendirent leur langage étrange. Ils entravèrent la progression [de l’ouvrage]. ” (Bible and Spade, par S. Caiger, 1938, p. 29). On a constaté que la ziggourat d’Ourouk (l’Érek de la Bible ) avait été construite avec de l’argile, des briques et de l’asphalte. — Voir Gn 11:1-9.

 

 

On a découvert près de la Porte d’Ishtar, à Babylone, quelque 300 tablettes cunéiformes qui se rapportent à l’époque du roi Neboukadnetsar. Parmi les noms des ouvriers et des captifs qui vivaient à Babylone et qui y étaient nourris, on trouve celui de “ Ja´ukînu, roi du pays de Jâhudu ”, c’est-à-dire “ Yehoïakîn, roi du pays de Juda ”, qui fut emmené à Babylone quand Neboukadnetsar prit Jérusalem en 617 av. n. è. Plus tard, Awil-Mardouk (Évil-Merodak), successeur de Neboukadnetsar, le fit sortir de sa maison de détention et lui donna une ration quotidienne de nourriture (2R 25:27-30). Cinq fils de Yehoïakîn sont également mentionnés sur ces tablettes. — 1Ch 3:17, 18.

 

 

On a trouvé des preuves abondantes que Babylone possédait un panthéon de divinités, comprenant le dieu principal, Mardouk, plus connu par la suite sous le nom de Bel, et le dieu Nebo, tous deux mentionnés en Isaïe 46:1, 2. La plupart des renseignements recueillis sur les inscriptions de Neboukadnetsar ont trait au vaste programme de construction qui fit de Babylone une ville splendide (voir Dn 4:30). Le nom de son successeur, Awil-Mardouk (dénommé Évil-Merodak en 2R 25:27), figure sur un vase découvert à Suse (Élam).

 

 

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, on a mis au jour près de l’actuelle Bagdad de nombreux cylindres et tablettes d’argile, dont la chronique maintenant célèbre de Nabonide. Toutes les objections soulevées contre le récit de Daniel chapitre 5, selon lequel Belshatsar régnait à Babylone au moment de la chute de cette ville, furent balayées par ce document : il prouve en effet que Belshatsar, fils aîné de Nabonide, était vice-roi avec son père et que Nabonide lui avait confié le gouvernement de Babylone à la fin de son règne.

 

 

On s’est aperçu de la même manière qu’Our, l’ancien lieu de résidence d’Abraham (Gn 11:28-31), avait été une métropole de premier plan, à la civilisation très développée. Cette ville sumérienne se situait sur la rive de l’Euphrate, non loin du golfe Persique. Les fouilles entreprises sur son emplacement par Sir Leonard Woolley ont révélé qu’elle était à l’apogée de sa puissance et de sa gloire quand Abraham la quitta pour se rendre en Canaan (av. 1943 av. n. è.). De toutes les ziggourats qui ont été découvertes, celle d’Our est la mieux conservée. Les tombes royales d’Our recelaient de multiples objets en or et des bijoux très artistiquement ouvragés, des instruments de musique, notamment des harpes (voir Gn 4:21) ; on y a également trouvé une petite hache en acier (pas en fer ordinaire) (voir Gn 4:22). En outre, des milliers de tablettes d’argile ont dévoilé une foule de détails sur la vie des habitants de cette région il y a presque 4 000 ans. —

 

 

Sur le site de l’ancienne Sippar, ville située sur l’Euphrate, à quelque 32 km de Bagdad, on a découvert un cylindre d’argile parlant du roi Cyrus, le conquérant de Babylone. Il raconte avec quelle facilité Cyrus prit Babylone et donne une idée générale de sa politique qui consistait à renvoyer dans leur pays les captifs qui s’y trouvaient. Cette inscription confirme le récit de la Bible qui présente Cyrus comme le conquérant de Babylone annoncé prophétiquement et qui relate le retour des Juifs en Palestine sous son règne. — Is 44:28 ; 45:1 ; 2Ch 36:23.

 

 

Partager cet article
Repost0
7 février 2006 2 07 /02 /février /2006 19:01

Après la confusion du langage originel de l’homme à Babel, divers systèmes d’écriture apparurent. Les Babyloniens, les Assyriens et d’autres peuples utilisaient l’écriture cunéiforme (en forme de coin) qui aurait été mise au point par les Sumériens à partir de leur écriture pictographique. On a la preuve que plusieurs systèmes d’écriture furent utilisés à la même époque. Par exemple, une ancienne peinture murale assyrienne représente deux scribes : l’un grave à l’aide d’un stylet des caractères cunéiformes (probablement en akkadien) sur une tablette ; l’autre écrit à l’aide d’un pinceau sur une pièce de peau ou de papyrus (peut-être en araméen). L’écriture hiéroglyphique égyptienne consistait en pictogrammes et en formes géométriques détachés. Bien qu’on ait continué à utiliser l’écriture hiéroglyphique dans les inscriptions sur les monuments et les peintures murales, deux autres formes d’écriture (d’abord hiératique, puis démotique) entrèrent en usage. Dans les systèmes non alphabétiques, un signe pictographique (ou sa forme postérieure, linéaire ou cursive, souvent méconnaissable) pouvait représenter l’objet décrit, une idée qu’il évoquait, ou un autre mot ou une syllabe se prononçant de la même manière. À titre d’exemple, le simple dessin d’une aile pourrait être utilisé en français pour désigner une “ aile ”, le pronom personnel “ elle ”, le verbe “ voler ” ou la syllabe “ el ” dans d’autres mots.

 

 

 

Le système alphabétique employé par les Israélites était phonétique, c’est-à-dire que chaque symbole consonantique écrit représentait un son consonantique particulier. Par contre, les sons vocaliques devaient être ajoutés par le lecteur et c’est le contexte qui indiquait le mot voulu dans le cas de termes qui s’écrivaient avec les mêmes consonnes, mais qui avaient une combinaison différente de sons vocaliques. Cela ne posait pas vraiment de problème ; aujourd’hui encore les revues, les journaux et les livres en hébreu omettent presque complètement les points-voyelles.

 

 

 

L’alphabétisation chez les Israélites. Les prêtres d’Israël (Nb 5:23) et les personnages éminents, tels que Moïse (Ex 24:4), Josué (Jos 24:26), Samuel (1S 10:25), David (2S 11:14, 15) et Yéhou (2R 10:1, 6), savaient lire et écrire ; à quelques exceptions près, le peuple en général savait également lire et écrire (voir Jg 8:14 ; Is 10:19 ; 29:12). Bien qu’apparemment à prendre au sens figuré, le commandement qui ordonnait aux Israélites d’écrire sur les montants de porte de leurs maisons sous-entendait qu’ils savaient lire et écrire (Dt 6:8, 9). Et la Loi exigeait que le roi, à son accession au trône, écrive pour lui-même une copie de la Loi et qu’il y lise tous les jours. — Dt 17:18, 19.

 

 

 

Il s’est certainement écrit beaucoup de choses en hébreu, pourtant on n’a retrouvé que peu d’inscriptions israélites. C’est probablement parce que les Israélites n’ont pas érigé de nombreux monuments à la gloire de leurs réalisations. Leur travail d’écriture, dont les livres de la Bible , se faisait sans doute à l’encre sur papyrus ou parchemin et ne subsista donc pas longtemps dans le sol humide de la Palestine. Cependant , le message des Écritures a traversé les siècles intact grâce à des copies et recopies laborieuses. Seule l’histoire biblique remonte jusqu’à l’origine de l’homme et même au-delà (Gn chap. 1, 2). Il existe des textes, gravés dans la pierre ou sur des tablettes, des prismes et des cylindres d’argile, qui sont parfois beaucoup plus vieux que le plus ancien manuscrit de la Bible existant ; cependant, ils n’exercent aucune véritable influence sur la vie des gens aujourd’hui. Nombre d’entre eux (tels que la Liste des rois de Sumer) renferment des mensonges flagrants. Il est rapporté par exemple que huit monarques ont régné sur une période de 241 000 années. Il est évident que ce récit n’est pas authentique.

 

 

 

Ainsi, parmi les écrits anciens, la Bible est unique en ce qu’elle présente un message profond qui mérite beaucoup plus qu’un intérêt passager.

Partager cet article
Repost0
7 février 2006 2 07 /02 /février /2006 00:57

    LE JEUNE homme à qui je parlais était étudiant en histoire. Quand je lui dis l’intérêt que je portais à l’histoire biblique, il me répondit quelque chose qui résonne encore à mes oreilles: “Qu’espérez-vous trouver dans la Bible ? Vous oubliez qu’il existe des récits historiques bien plus anciens.”

 

“Auxquels pensez-vous?” dis-je. “À l’Épopée de Gilgamesh, répliqua-t-il. Elle remonte bien plus haut dans l’Histoire que le récit biblique.”

 

Je me rappelais que l’ancienne épopée babylonienne de Gilgamesh contenait une narration concernant un grand déluge qui détruisit toute l’humanité. Beaucoup de gens prétendent que cette légende est basée sur un fait historique bien plus ancien que le récit biblique d’un déluge universel, tel qu’on le trouve dans Genèse, chapitres 6 à 8.

 

Ma curiosité éveillée, j’ai décidé de faire des recherches sur la question. Je suis allé à la bibliothèque nationale de Vienne, bien fournie en toutes sortes d’ouvrages, et j’ai pu consulter un certain nombre de publications techniques sur l’Épopée de Gilgamesh. Permettez que je vous fasse bénéficier de quelques-uns des résultats de mes recherches.

 

Les histoires babyloniennes du Déluge

 

J’ai découvert que pendant la première moitié du XIXe siècle, l’histoire biblique du Déluge universel auquel ont survécu Noé et sa famille était l’objet de nombreuses critiques, et beaucoup la rejetaient comme n’étant qu’une simple légende. Mais, grâce à une découverte archéologique faite au printemps 1850, le Déluge trouva un regain d’intérêt dans le monde entier. Des fouilles effectuées à Ninive permirent de découvrir une chambre remplie de tablettes d’argile. Les archéologues avaient mis au jour la bibliothèque de tablettes d’argile du roi assyrien Assurbanipal.

 

Plus tard, George Smith, du British Museum, procéda au déchiffrement des textes cunéiformes de cette collection. Il tomba sur une série de tablettes connue sous le nom d’Épopée de Gilgamesh. Tandis qu’il travaillait sur l’une de ces tablettes, Smith sentit son cœur bondir de joie. Lettre par lettre, il établit ce qui suit:

 

“Homme de Shuruppak, fils d’Ubar-Tutu, change de demeure, construit un vaisseau, abandonne les richesses et recherche la vie (...)! Fais monter la semence de toute vie dans un bateau, un bateau que toi tu auras construit. Que ses dimensions soient bien établies (...).”

 

Smith se rendit compte qu’il avait affaire à une relation du Déluge vu par les Assyrio-Babyloniens.

 

Bien que ce texte datât du VIIe siècle avant notre ère, les savants comprirent que les sources employées dans sa composition étaient bien plus anciennes. Aujourd’hui, certains des plus anciens récits ont été découverts. Le récit non biblique du Déluge, le plus ancien que l’on connaisse, fait partie d’une narration sumérienne. Des fragments de cette narration, sur une tablette d’argile cassée, ont été trouvés à Nippur, dans le sud de la Mésopotamie. Certaines autorités pensent que ce récit a été écrit entre le XXIe et le XVIIIe siècle avant notre ère. Un passage de ce document sumérien dit: “Prête-moi attention! Par mon ordre, un déluge sera déchaîné. Pour détruire la semence de l’humanité; telle est la décision, l’ordre de l’assemblée des dieux.”

 

L’Épopée de Gilgamesh

 

Mais retournons à l’Épopée de Gilgamesh. On pense que Gilgamesh était un ancien roi de la ville d’Uruk (appelée Érech en Genèse 10:10). Une liste des rois sumériens le situe dans la première dynastie d’Uruk. Un dictionnaire dit à son sujet: “Un cycle de poèmes sumériens mythico-épiques s’est construit autour de Gilgamesh vers 1900 avant notre ère, mais il ne nous est parvenu que fragmentairement.”

 

L’Épopée de Gilgamesh elle-même contient un certain nombre de poèmes assemblés en un seul ouvrage. Elle s’étend sur douze tablettes d’argile, dont la 11e présente l’histoire du Déluge qui m’intéressait tellement. Voici un résumé du récit: Gilgamesh apprend que son ami Enkidu est mort. La peur de la mort incite Gilgamesh à rechercher Um-Napishti, le seul homme qui aurait atteint l’immortalité. Gilgamesh traverse la rivière de la mort grâce à un passeur et rencontre Um-Napishti, qui lui parle du Déluge et lui explique comment il a survécu. Dans une histoire babylonienne plus ancienne du Déluge, Um-Napishti porte le nom d’Atrahasis, ce qui signifie le “Très-sage”.

 

Ces renseignements sur tablettes d’argile sont vraiment significatifs. Bien qu’accompagnés d’un tas de détails fantaisistes, ils démontrent qu’un déluge de vastes proportions a laissé son empreinte dans la mémoire de l’humanité.

 

Divergence d’opinions

 

Après que les experts eurent examiné attentivement l’épopée de Gilgamesh, les opinions divergèrent sur la question de savoir quel récit du Déluge était le plus ancien, le récit mésopotamien mentionné dans l’Épopée ou celui que donne la Bible. Beaucoup étaient d’avis que la narration non biblique venait en premier lieu. Par exemple, dans l’ouvrage Des dieux, des tombeaux, des savants, C. Ceram écrit: “Pouvait-on douter encore d’avoir trouvé la forme primitive de la légende biblique?” Peut-être que le jeune homme avec qui je m’étais entretenu avait basé son point de vue sur une pareille déclaration.

 

Mais est-elle exacte? Le récit du Déluge tel qu’on le lit dans la Genèse a-t-il son origine dans des légendes sumériennes ou babyloniennes? Pour trouver la réponse à cette question, le mieux, me semblait-il, était de comparer le récit biblique avec celui que contient l’Épopée de Gilgamesh.

 

Certaines similitudes

 

Le Déluge universel occupe une place éminente dans les histoires des nations anciennes. On a découvert plus de 100 narrations du Déluge, venant de toutes les parties de la terre, et, parmi elles, celle que contient l’Épopée de Gilgamesh.

 

Comme mes recherches me l’ont montré, le récit mésopotamien ressemble par certains détails à celui des Écritures Saintes. Par exemple, les deux sources relatent qu’à l’exception de quelques survivants, toute la race humaine a été détruite. On a dit à une personne de construire un vaisseau à des fins de préservation. Les eaux se déversèrent du ciel, jour après jour. Ensuite, des oiseaux ont été envoyés hors du vaisseau pour permettre de déterminer si de la terre sèche avait émergé. Après avoir quitté le bateau, les survivants ont offert un sacrifice.

 

Ces ressemblances constituent-elles une preuve que l’Épopée de Gilgamesh ou des légendes mésopotamiennes plus anciennes précédèrent le récit biblique? Avant de répondre, j’ai trouvé utile d’isoler certaines...

 

Différences remarquables

 

D’abord, voyons la cause du Déluge. Selon l’Épopée de Gilgamesh, une assemblée de dieux résolut de détruire l’humanité par un déluge. Bien que la décision eût dû être tenue secrète, le dieu Ea (“Enki” dans le récit sumérien) avertit son favori, Um-Napishti.

 

L’Épopée babylonienne d’Atrahasis, plus ancienne, déclare qu’un des dieux (Enlil) était dérangé dans son sommeil par le bruit fait par les humains. Il demanda l’aide de la divine assemblée des “grands dieux” qui fit alors régner sur la terre une famine qui dura environ six ans. Mais cela n’apporta pas le calme désiré. Quand les dieux décidèrent d’envoyer un déluge, Ea révéla le plan à Atrahasis, qui construisit un bateau selon les mesures que le dieu lui donna.

 

Le récit biblique du Déluge est complètement différent. Il donne à la catastrophe une cause vraiment concevable. Nous lisons:

 

“Dieu vit que la malice de l’homme était abondante sur la terre et que toute inclination des pensées de son cœur n’était toujours que mauvaise. Et la terre se dégrada sous le regard du vrai Dieu et la terre se remplit de violence. Ainsi Dieu vit la terre et voici qu’elle était dégradée, car toute chair avait dégradé sa voie sur la terre. Après cela, Dieu dit à Noé: ‘La fin de toute chair est venue devant moi, car la terre est pleine de violence à cause d’eux; et voici que je les saccage avec la terre.’” — Gen. 6:5, 11-13.

 

Quant au fait de périr dans le Déluge ou d’y survivre, la Bible raconte que les gens sont morts parce qu’ils n’ont tenu compte ni de la construction de l’arche par Noé et sa famille, ni de ce que Noé leur disait en tant que “prédicateur de justice”. (Mat. 24:39; II Pierre 2:5.) S’ils avaient pris garde aux avertissements de Noé et à son exemple, ils auraient survécu.

 

En outre, dans la Bible , Dieu n’ordonne pas à Noé de garder secret le fait qu’un déluge universel était imminent. Dans la légende mésopotamienne, le dieu Ea va jusqu’à suggérer à Um-Napishti de tromper ses contemporains pour qu’ils ignorent tout de la catastrophe qui allait sévir.

 

Des différences importantes apparaissent également en ce qui concerne les effets du Déluge. Selon l’Épopée de Gilgamesh, les dieux étaient pleins d’épouvante et cherchèrent refuge dans les cieux les plus élevés du dieu Anu. “Les dieux s’accroupissent comme des chiens, ils se couchent.” En pleurant, ils s’élèvent en protestations. Il y a surtout la déesse Ishtar, qui se reproche amèrement d’avoir à l’origine consenti à la destruction de l’humanité dans l’assemblée des dieux.

 

Il y a encore d’autres différences. L’Épopée raconte qu’après le Déluge, quand Um-Napishti a offert le sacrifice, “les dieux, comme des mouches, se groupèrent au-dessus du sacrificateur”. Mais Ishtar, “la grande déesse”, voulut exclure Enlil du sacrifice et lui reprocha d’avoir causé la catastrophe. Le récit mésopotamien montre Enlil furieux de voir qu’un homme avait survécu.

 

J’ai trouvé que cette analyse des similitudes et des différences était très utile pour déterminer quel récit est le plus ancien. Et d’autres ouvrages de références ici, à la Bibliothèque nationale, ont confirmé mes conclusions.

 

‘Un emprunt est tout à fait improbable’

 

Après avoir constaté les différences entre le récit du Déluge contenu dans la Bible et celui que donnent les documents mésopotamiens, P. Wiseman écrivit dans son ouvrage Nouvelles découvertes babyloniennes concernant la Genèse (angl.): “Le récit biblique est simple dans ses idées, et son enseignement concernant Dieu est irréprochable. Les tablettes babyloniennes sont compliquées et polythéistes. On peut comparer cette différence à celle qui existe entre les eaux pures de la Tamise à sa source et les eaux polluées de cette même Tamise aux bassins de Londres. Il y a des ressemblances entre la source d’un fleuve et son estuaire, car il s’agit du même fleuve. Ainsi dans la Genèse , nous trouvons l’histoire à sa source pure tandis que les documents babyloniens la montrent dans ses développements contaminés.”

 

Quant à savoir si la Bible a emprunté son récit du Déluge aux documents babyloniens, le Lexikon zur Bibel de Fritz Rienecker contient cette remarque: “Étant donné les différences de style et de contenu entre les deux textes, il semble tout à fait improbable que le récit biblique du Déluge, récit absolument non mythologique, soit un emprunt aux Babyloniens.”

 

D’après mon étude personnelle de la chronologie biblique, je savais que le rédacteur de la Genèse n’avait pas besoin de s’inspirer des légendes babyloniennes. À cause du chevauchement des générations, la vérité concernant le Déluge a pu facilement être transmise par Sem, fils de Noé (qui en a été témoin oculaire) jusqu’à Moïse, qui a écrit la Genèse , par trois chaînons humains seulement. Il est déraisonnable de penser que les Hébreux, qui adoraient le même Dieu que Noé, n’auraient pas inclus dans leur histoire un événement de cette importance.

 

Je savais aussi que d’autres écrivains bibliques ont appuyé le récit de la Genèse. Par exemple, Ésaïe et Ézéchiel ont attiré l’attention sur Noé et le Déluge (És. 54:9; Ézéch. 14:14, 18, 20). Les apôtres Pierre et Paul se sont référés au Déluge de façon explicite (I Pierre 3:20; II Pierre 2:5; 3:5, 6; Héb. 11:7). Et tous ces rédacteurs bibliques, y compris Moïse, étaient “inspirés de Dieu”, ce qui me donne l’assurance que leurs écrits sont véridiques. — II Tim. 3:16.

 

Jésus Christ aussi reconnaissait que le récit de la Genèse était la vérité. Quand il parla de la destruction du présent système de choses méchant, il dit: “Comme ils étaient, en effet, en ces jours d’avant le déluge: ils mangeaient et buvaient, et les hommes se mariaient et les femmes étaient données en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche; et ils ne s’aperçurent de rien jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous.” Il en sera de même du système actuel. — Mat. 24:37-39.

 

Les recherches que j’ai faites ont renforcé ma conviction que le récit biblique du Déluge est authentique, véridique. Il ne repose pas sur le folklore de peuples primitifs, folklore qui abonde en variantes et en exagérations.

Partager cet article
Repost0
4 février 2006 6 04 /02 /février /2006 13:09

“ Le poids de l’or qui arrivait à Salomon en une année se montait à six cent soixante-six talents. ” — 1 Rois 10:14.

 SELON ce verset de la Bible , le roi Salomon recevait en une seule année plus de 25 tonnes d’or ! Au cours d’aujourd’hui, cette quantité d’or vaudrait 1,6 milliard de francs français. Elle représente presque le double de la production mondiale pour l’année 1800. Cela est-il possible ? Que révèlent à ce sujet les découvertes archéologiques ? Comme nous allons le voir, elles montrent que la richesse de Salomon, telle qu’elle est décrite dans la Bible , est tout à fait vraisemblable. Voici deux exemples choisis dans la Revue d’archéologie biblique (angl.) :

 · Le pharaon égyptien Thoutmosis III (deuxième millénaire avant notre ère) offrit environ 13,5 tonnes d’objets en or au temple d’Amôn-Râ, à Karnak — et ce n’était qu’une partie du don.

 · Selon des inscriptions égyptiennes, le pharaon Osorkon Ier (début du premier millénaire avant notre ère) fit don aux dieux d’un total d’environ 383 tonnes d’or et d’argent.

 Par ailleurs, le volume Grèce classique de la collection Les grandes époques de l’humanité (angl.) donne les indications suivantes :

 · Les mines de Pangée, en Thrace, produisaient plus de 37 tonnes d’or par an pour le roi Philippe II de Macédoine (359-336 avant notre ère).

 · Lorsque le fils de Philippe, Alexandre le Grand (336-323 avant notre ère), prit la ville de Suse, capitale de l’Empire perse, on y découvrit parmi les trésors environ 1 200 tonnes d’or.

 Ainsi, la description que fait la Bible de la richesse de Salomon n’a rien d’extraordinaire. Il faut également se souvenir qu’à son époque Salomon était “ plus grand que tous les autres rois de la terre en richesse et en sagesse ”. — 1 Rois 10:23.

 Comment Salomon a-t-il utilisé sa richesse ? Son trône était recouvert “ d’or affiné ”, sa vaisselle était “ en or ” et il possédait 200 grands boucliers et 300 petits boucliers “ en alliage d’or ”. (1 Rois 10:16-21.) Mais, chose plus importante, l’or de Salomon a aussi servi de matériau pour la construction du temple de Jéhovah à Jérusalem. Les porte-lampes et les ustensiles sacrés (fourchettes, bols, cruches, bassins, etc.) étaient faits en or et en argent. Les chérubins du Très-Saint, qui mesuraient environ 4,50 mètres de haut, l’autel de l’encens ainsi que tout l’intérieur du temple étaient recouverts d’or. — 1 Rois 6:20-22 ; 7:48-50 ; 1 Chroniques 28:17.

 Faut-il vraiment croire à ce temple plaqué d’or ? Il est intéressant de remarquer que cette utilisation de l’or n’était pas du tout inhabituelle dans le monde antique. Selon la Revue d’archéologie biblique, le pharaon Aménophis III “ fit construire à Thèbes, en l’honneur du grand dieu Amôn-Râ, un temple ‘ entièrement plaqué d’or, dont le sol était orné d’argent et les portails d’électrum ’ ”, un alliage d’or et d’argent. En outre, Ésar-Haddôn, roi d’Assyrie (VIIe siècle avant notre ère), recouvrit d’or les portes et les murs du sanctuaire d’Ashour. À propos du temple de Sîn, à Harân, le roi babylonien Nabonide (VIe siècle avant notre ère) fit inscrire ceci : “ J’ai habillé ses murs d’or et d’argent ; je les ai fait briller comme le soleil. ”

 Ainsi, le témoignage de l’Histoire donne à penser que le récit biblique n’exagère pas la richesse du roi Salomon.

 Aux jours de David et de Salomon, rois de l’ancien Israël, on ramenait d’“Ophir” des quantités fabuleuses d’or. On pense que la plus grosse partie de l’or de cette époque venait d’Ophir. Selon le premier livre biblique des Chroniques, chapitre 29, verset 4, le roi David aurait fait don de 3 000 talents d’or en provenance d’Ophir pour la construction du temple de Jérusalem. Pareille quantité d’or aurait aujourd’hui une valeur de plusieurs centaines de millions de francs. Les navires de commerce de Salomon rapportaient régulièrement d’Ophir de grandes quantités d’or (I Rois 9:26-28). Il y avait alors tant d’or que l’argent était considéré comme de peu de valeur. — I Rois 10:21.

 Aujourd’hui, des géologues pensent avoir trouvé les “mines du roi Salomon” en Arabie saoudite. Dans une région montagneuse, entre La Mecque et Médine se trouve un territoire qu’on appelle le “Berceau d’or”. C’est là que ces géologues ont découvert une mine d’or abandonnée. Entre autres choses, ils ont trouvé des millions de tonnes de résidus qui avaient été abandonnés par les mineurs et qui contenaient encore des traces d’or. Des milliers de massettes et de meules, qui servaient à extraire l’or du minerai, jonchaient les pentes de la mine. Le géologue Robert Luce déclara : “Nos recherches ont maintenant démontré que cette ancienne mine a pu être aussi riche que l’indiquent les récits bibliques.”

 Le trésor des îles Salomon

 Certains récits situent ces “mines” en Afrique, d’autres en Asie. Mais selon une théorie qui prévalait dans l’Espagne du XVIe siècle, cette énorme source de richesses se trouvait sur un mystérieux continent vers le sud.

 En l’an 1568, la petite flotte de l’Espagnol Álvaro de Mendaña de Neyra recherchait dans le Pacifique Sud ce continent au trésor. Elle découvrit un archipel qu’on nomma “les îles Salomon”, mais on ne mit la main sur aucun trésor caché qui aurait justifié cette appellation. Tout au plus les îles produisaient de maigres quantités d’or et de métaux précieux.

 Pendant la Seconde Guerre mondiale, de rudes batailles ébranlèrent la paix de l’archipel qui acquit ainsi une notoriété bien différente. Les combats de jungle ont laissé des cicatrices, car on retrouve encore le dessin des tranchées, et des débris de chargeurs rouillés parsèment les îles. Après la guerre, celles-ci semblaient devoir reprendre leur paisible vie tropicale, mais récemment une série d’événements inattendus a remis en mémoire la chasse au trésor de Mendaña.

 Tout a commencé un jour de 1963, quand le Craestar jeta l’ancre devant la petite ville de Kieta, principal établissement de Bougainville, la plus grande des îles Salomon. Un hélicoptère s’envola de son pont et atterrit dans la vallée de Panguna, à vingt-quatre kilomètres à l’intérieur des terres. On avait trouvé de l’or à cet endroit, mais en quantité insuffisante pour justifier des travaux d’extraction sur une grande échelle. Cette fois, cependant, le mot magique était “cuivre”.

 À la suite de la décision prise ce jour-là, une exploitation minière importante vit le jour et elle contribua au développement de l’industrie en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les îles Salomon les plus septentrionales, Bougainville et Buka, font en effet partie, avec la Papouasie , de la Nouvelle-Guinée sous tutelle australienne.

 Depuis un moment déjà, les compagnies internationales s’intéressaient aux 880 millions de tonnes de minerai de cuivre et d’or qu’on estimait devoir se trouver à cet endroit. Et puis, finalement, on a commencé a extraire les trésors de cuivre du sous-sol des îles Salomon. On était pourtant loin du rêve de Mendaña qui espérait simplement remplir ses poches de pépites d’or et de gemmes étincelantes.

 Des préparatifs importants

 Bougainville n’avait virtuellement aucune industrie. La plupart de ses 78 000 habitants vivaient d’agriculture. Aussi, établir une mine de cuivre allait entraîner des préparatifs importants. Il fallait ouvrir une route entre Panguna et la côte, ce qui n’était pas une tâche aisée à cause du climat et du terrain accidenté.

 Les difficultés étaient énormes. Pendant le mois le plus sec, il tombe sur cette région plus de 17 centimètres de pluie. En outre, la route devait franchir un col de quelque 1 000 mètres et contourner des pentes raides. Par moments, on attachait ensemble avec des chaînes deux bulldozers et l’on conduisait le premier sur la pente escarpée, en espérant que le second empêcherait le premier de plonger dans le précipice.

 Le matériel hydraulique exigeait de grandes quantités d’eau. Aussi une station de pompage amenait-elle l’eau du Jabba par une conduite de 75 centimètres de diamètre. Quant à l’énergie électrique, nécessaire jour et nuit, elle était fournie par une centrale de 135 mégawatts située à Anewa Bay, distante de vingt-quatre kilomètres. On a également creusé la baie pour permettre à des navires de 40 000 tonneaux d’approcher du nouveau quai de 75 mètres.

 Bref, il a fallu neuf années de travail et l’équivalent de 3 milliards de francs français avant que la première cargaison du précieux métal pût être extraite et envoyée à des clients au Japon, en Espagne et en Allemagne de l’Ouest.

 L’extraction du cuivre dans la jungle

 Quelle chose curieuse que l’extraction du cuivre au milieu de la jungle ! Bougainville possède l’une des plus grandes mines de cuivre à ciel ouvert du monde. À partir du sommet d’une colline proche, vous pourriez apercevoir une excavation capable d’engloutir la ville de Sydney tout entière. Des trous d’une profondeur de dix-huit mètres sont prêts à recevoir les explosifs.

 Ici le procédé d’extraction est coûteux. Il faut six gigantesques pelles électriques et cinquante-deux camions pouvant transporter chacun cent tonnes de minerai. Ce matériel à lui seul coûte plus de 95 000 000 de francs français. Dès que les explosifs ont fait leur office, les pelles électriques entrent en action. Elles attrapent d’énormes quantités de minerai qu’elles déversent dans les camions qui attendent. Malgré la capacité de ces camions, ils sont remplis en quatre coups de pelle.

 Ensuite, le minerai est conduit vers le premier des trois broyeurs. Des 160 000 tonnes de minerai introduites chaque jour dans le premier broyeur, seules 90 000 en sortent comme cuivre concentré. Le minerai passe ensuite dans le second broyeur où il est réduit en morceaux d’environ 15 centimètres qui deviennent plus petits encore après avoir traversé le troisième broyeur. Le tout est alors transporté vers un grand bâtiment où a lieu la pulvérisation.

 Les douze moulins utilisent, pour pulvériser le minerai, des boules d’acier de la dimension de balles de tennis. Quoique ces boules semblent très solides, elles ne résistent pas longtemps à un traitement aussi rigoureux. Récemment, il a été livré aux moulins onze mille tonnes de boules, mais dans six mois elles seront toutes usées.

 Des moulins, le minerai est transporté jusqu’au concentrateur. Là, le cuivre est placé en solution avec certains produits chimiques appelés “collecteurs”. Quand des bulles d’air sont introduites dans la solution, les collecteurs, en même temps que le cuivre, montent à la surface où on les prélève. La solution de cuivre épaissie voyage alors dans une conduite d’environ treize centimètres de diamètre jusqu’aux réservoirs d’emmagasinage à Anewa Bay. Là, le concentré attend l’arrivée des bateaux qui l’emmèneront vers les clients d’outre-mer.

 Avantages pour les habitants

 L’extraction du cuivre dans les îles Salomon est une grande source de profit. L’économie a pris un rapide essor depuis que la première cargaison de concentré a quitté les îles en 1972. En 1973, on a réalisé un bénéfice de un milliard de francs français environ. Qui a tiré avantage de cela ?

 Pour le moment, la grande compagnie minière Conzinc Rio Tinto of Australia Limited possède plus de 52 pour cent des actions et le gouvernement de Papouasie en a 20 pour cent. Le reste est entre les mains du public, y compris plus de 9 000 habitants de Papouasie, qui ont ainsi eu l’occasion de profiter de cette abondante source de richesse.

 On s’est également efforcé de recruter des travailleurs parmi la population locale, partout où c’était possible. C’est ainsi que des indigènes sont camionneurs ou employés et que l’un d’eux est même le médecin de la compagnie. On a aussi pris des dispositions sur place pour former des apprentis et on a organisé des cours.

 Quelques problèmes

 Mais l’exploitation a également suscité des problèmes. Un coup d’œil sur la couleur gris noir des eaux révèle que Bougainville souffre à présent de la pollution, mais pas autant que les autres nations industrialisées. On essaie de résoudre ce problème, de même qu’on cherche à utiliser les déchets pour la culture, soit tels quels, soit traités. Aussi existe-t-il de petits lopins de terre expérimentaux où l’on fait pousser des légumes et des fruits tropicaux.

 Autre problème : certaines personnes ont dû abandonner la propriété familiale. Elles ont cependant été indemnisées, ce qui leur a permis d’acheter une maison en dur à la place de leur ancienne habitation primitive. Grâce à l’indemnité, quelques-uns ont même pu acquérir un camion de fabrication japonaise.

 Malgré cela, nombre de gens à Bougainville étaient déçus, surtout ceux de l’ancienne génération, pour qui la propriété familiale a plus de valeur que l’argent. Aussi l’effervescence régnait parmi le peuple au début des travaux, et la police a dû intervenir pour réprimer des troubles. Cette animosité n’a pas encore complètement disparu.

 Les sentiments fortement séparatistes d’une partie de la population de Bougainville sont un autre point noir. Certains habitants, à la peau sombre, estiment avoir des liens ethniques plus étroits avec le peuple des îles Salomon méridionales, un protectorat britannique, qu’avec celui de Nouvelle-Guinée, à la peau plus claire, dont ils parlent souvent avec mépris. Comme on pouvait s’y attendre, d’aucuns estiment que les richesses de l’île devraient servir à son développement et ne pas être partagées avec la Papouasie et d’autres régions de Nouvelle-Guinée.

 Comment tous ces problèmes seront-ils résolus ? Évidemment, la mine apportera de nombreux avantages matériels aux habitants de l’endroit. Ils bénéficieront de salaires élevés, ce qui signifiera un niveau de vie différent pour beaucoup d’entre eux. “Différent” cependant ne veut pas nécessairement dire “meilleur”. Très souvent, la prospérité matérielle amène le relâchement des mœurs (I Tim. 6:9, 10). Le peuple des îles Salomon et de Nouvelle-Guinée résistera-t-il à l’influence corruptrice des richesses ? L’avenir nous le dira.

Partager cet article
Repost0
3 février 2006 5 03 /02 /février /2006 17:50

ON S’INQUIÈTE parfois du fait qu’il est difficile d’accorder les passages historiques de la Bible avec le système chronologique fondé sur d’anciens documents comme ceux d’Égypte, par exemple. Ce souci ne s’explique évidemment que si les annales profanes sont dignes de foi et rapportent des faits historiques exacts. En pareils cas, quelle est notre position ? L’histoire des premiers temps de l’Égypte présente-t-elle dans ce domaine un caractère d’authenticité pouvant servir de modèle ? D’autre part, que devient le récit biblique lorsqu’il est confronté avec les annales profanes ? Cette question suscite plus qu’un intérêt passager.

 

 

Les lecteurs de le Bible n’ignorent pas l’existence de rapports étroits entre l’histoire égyptienne et l’histoire biblique pendant une très longue période, commençant avec le premier séjour d’Abraham en Égypte et se terminant par la fuite des Juifs dans ce pays après la chute de Jérusalem devant les Babyloniens. Cette période embrasse l’étonnante et rapide succession de plaies qui s’abattit sur l’Égypte et qui précéda la marche des Israélites vers la liberté malgré l’écrasante puissance de Pharaon et de son armée. Le récit de la Bible est clair et s’accorde avec les faits. Mais que dire des annales égyptiennes ?

 

 

L’histoire égyptienne

 

 

Pour obtenir des renseignements sur l’histoire de l’Égypte antique, les historiens des temps modernes se fondent surtout sur certains documents sous la forme de listes de rois égyptiens. Citons, entre autres : la Pierre de Palerme, existant à l’état de fragments, sur laquelle figure la liste de ce qu’on croit être les cinq premières dynasties de l’histoire égyptienne ; le Papyrus de Turin, très incomplet, présentant une liste de rois et de leurs règnes à partir de l’époque de l’“Ancien Royaume” jusqu’à celle du “Nouveau Royaume” ; et diverses listes gravées sur la pierre, dont il n’existe que des fragments. Afin de coordonner ces récits fragmentaires et d’établir un ordre chronologique, les historiens s’appuient surtout sur les écrits de Manéthon, prêtre égyptien du troisième siècle avant notre ère.

 

 

Mais l’ennui, c’est qu’il n’existe plus un seul des écrits originaux de Manéthon. Il nous faut nous en rapporter à des références et à des citations de ses œuvres que nous trouvons dans les ouvrages d’historiens plus récents, comme Josèphe (Ier siècle de n. è.), Jules l’Africain (IIIe siècle de n. è.), Eusèbe (IVe siècle de n. è.) et Georges le Syncelle (VIIIe ou IXe siècle de n. è.). D’autre part, ce qui augmente encore la difficulté, ce sont les erreurs fréquentes que font ces historiens dans leurs citations des ouvrages de Manéthon. D’après le professeur W. G. Waddell, celles-ci sont “fragmentaires et souvent dénaturées”, de sorte qu’“il est extrêmement difficile de distinguer avec une certitude absolue le Manéthon authentique et le Manéthon apocryphe ou altéré”.

 

 

Après avoir montré que les matériaux originaux de Manéthon incluaient des traditions et des légendes ne comportant ni caractère historique ni ordre chronologique, le professeur Waddell déclare : “On relève dès le début de nombreuses erreurs dans l’œuvre de Manéthon ; toutes ne sont pas dues à des altérations du texte imputables aux scribes et aux correcteurs. On estime impossible la durée de certains règnes : dans certains cas, les noms et l’ordre de succession des rois, fournis par Manéthon, se sont révélés insoutenables à la lumière du monceau de témoignages.” — Manetho (1940), pages vii, xvii, xx, xxi, xxv.

 

 

Un problème épineux se pose, car si on prend toutes ces listes de rois en considération, le nombre des années de l’histoire égyptienne est incroyablement grossi. À propos de ces listes, voici ce que déclare l’Encyclopédie britannique (éd. de 1965, tome V, pp. 722, 723) : “(...) il faut les utiliser avec prudence quand on s’efforce de reconstituer les cadres de l’histoire égyptienne ; ainsi, à certaines époques, il apparaît que des rois rivaux, voire des dynasties entières, figurant sur les listes de Manéthon, ont régné simultanément.”

 

 

Reconstitution de l’histoire de l’Égypte

 

 

Au cours du siècle dernier, les égyptologues ont été obligés de réviser et de modifier leur point de vue sur l’histoire de l’Égypte, et cela plus d’une fois. En ce qui concerne la date de l’avènement de la première dynastie régnante, qui aurait commencé par l’unification de l’Égypte sous l’autorité du roi Ménès, notez les conclusions très différentes auxquelles sont arrivées diverses autorités en matière d’égyptologie, pour la plupart contemporaines.

 

 

D’après          Avènement de la première dynastie

 

 

Champollion      5867 av. n. è.

 

 

Mariette         5004 av. n. è.

 

 

Lauth            4157 av. n. è.

 

 

Lepsius          3892 av. n. è.

 

 

Breasted         3400 av. n. è.

 

 

Meyer            3180 av. n. è.

 

 

Wilkinson        2320 av. n. è.

 

 

Palmer           2224 av. n. è.

 

 

Ajoutez à cela la date d’environ 2900 avant notre ère, actuellement en vogue chez les historiens.

 

 

Les Égyptiens ont donné un certain développement à l’astronomie ; nous disposons de nombreux textes égyptiens traitant des phases lunaires et du lever de Sirius (Sothis), étoile de la constellation du grand Chien. Ces textes ont été employés, en les complétant avec d’autres données fragmentaires, pour édifier une table chronologique fixant les dates approximatives suivantes pour les différentes dynasties :

 

 

Cultures prédynastiques    3000-2850 av. n. è. (env.)

 

 

1ère à 6e dynastie         2850-2200 av. n. è. (env.)

 

 

7e à 12e dynastie          2200-1786 av. n. è. (env.)

 

 

13e à 20e dynastie         1786-1085 av. n. è. (env.)

 

 

21e à 31e dynastie         1085-332  av. n. è. (env.)

 

 

En utilisant les données astronomiques, on aurait pu espérer obtenir une chronologie précise ; or, il n’en est rien. Le lever de Sirius (qui sert de base au calcul d’un “cycle sothiaque”) ne se reproduit pas avec un retard régulier. Une légère erreur de calcul d’un jour peut rejeter une date environ cent vingt ans plus loin. Comme les Égyptiens observaient le ciel à l’œil nu, il est évident que leurs constatations n’étaient pas aussi exactes que celles qui sont faites actuellement à l’aide du télescope, et il leur était facile de se tromper d’un jour.

 

 

Pour quelle raison les annales égyptiennes ne fournissent-elles aucun renseignement sur l’Exode et les événements sensationnels qui l’ont précédé ? Leur silence à ce sujet n’a rien d’étonnant, puisque, d’après le professeur d’égyptologie J. A. Wilson, “les récits égyptiens étaient toujours positifs, insistant sur les succès du pharaon ou du dieu, sans jamais parler des échecs et des défaites, sauf dans quelque contexte du passé lointain”. (The World History of the Jewish People, 1964, tome I, pp. 338, 339.) Les Égyptiens étaient capables de détruire les documents relatifs à un règne antérieur si les renseignements qu’ils contenaient déplaisaient au pharaon alors au pouvoir. Ainsi, après la mort de la reine Hatshepsout, Thoutmès III fit enlever le nom et les images de cette reine figurant sur les reliefs monumentaux.

 

 

Le nom du pharaon au pouvoir au temps de l’Exode n’est pas mentionné dans la Bible. Voilà pourquoi les efforts faits pour l’identifier se fondent sur des conjectures. Cela explique en partie pourquoi, lorsqu’il s’agit de fixer la date de l’Exode, les historiens profanes des temps modernes ont des avis différents : ils la fixent entre 1441 et 1225 avant notre ère, d’où une différence de plus de deux cents ans. Il est donc bien évident que, dans leur état actuel, les calculs de ces historiens relatifs à la chronologie égyptienne ne sont pas de nature à faire douter du calcul biblique du temps.

 

 

La défense de la Bible

 

 

L’examen de tous les livres de la Bible révèle combien leurs rédacteurs étaient conscients de l’importance de la mesure du temps. Examinez, par exemple, la généalogie consignée dans le cinquième chapitre du livre biblique de la Genèse. Avec quel soin minutieux chacune des générations mentionnées est rattachée à la suivante ! Rien n’est laissé au hasard. Ce récit nous fait connaître l’âge de chacun des personnages lorsqu’il engendra son héritier et au moment où il mourut. Rien dans les annales égyptiennes n’est comparable à cela.

 

 

La Bible , contrastant avec la chronologie égyptienne péniblement établie, présente une histoire cohérente et détaillée s’étendant sur des milliers d’années. En termes pittoresques, elle raconte fidèlement l’histoire des Israélites, à partir de la naissance de leur nation, décrivant avec impartialité leurs qualités et leurs faiblesses, leurs succès et leurs échecs, leur pure adoration et leur profonde apostasie avec la religion païenne, les bénédictions et les malheurs qu’ils s’attirèrent par leur comportement. Bien que cette honnêteté, à elle seule, ne suffise pas à garantir l’exactitude de la chronologie biblique, elle fournit néanmoins de solides raisons de croire en l’intégrité des rédacteurs de la Parole de Dieu.

 

 

On oublie souvent le fait que les écrivains bibliques, à l’appui de certains des événements qu’ils rapportent, citent des annales historiques telles que “le livre des Guerres de Dieu” (Nomb. 21:14, 15, AC), “le livre des Chroniques des rois d’Israël” (I Rois 14:19 ; II Rois 15:31 ; AC), “le livre des Chroniques des rois de Juda” (I Rois 14:29 ; II Rois 24:5 ; AC), “le livre des Actes de Salomon” (I Rois 11:41, AC). De plus, Esdras et Néhémie font au moins quatorze allusions à des annales ou récits officiels de ce genre. Les rédacteurs des textes inspirés ne s’en rapportaient donc pas à la mémoire ou à la tradition orale. Il est prouvé que leurs éléments d’information étaient le résultat de minutieuses recherches et fondés sur des documents authentiques.

 

 

Certains facteurs également contribuèrent à maintenir éveillés en ce qui concerne le calcul du temps, les écrivains bibliques et, à vrai dire, tous les Israélites. La Loi mosaïque décrivait certains événements nécessitant un calcul exact du temps : le jour des Propitiations, les nombreux jours de fête, le sabbat et les années jubilaires. Jours, mois, années, périodes de sept et cinquante années, tout cela fut sérieusement observé aussi longtemps que la nation resta attachée à la Loi. En effet, les Israélites qui, devenus pauvres, se voyaient obligés d’abandonner leur propriété, avaient la possibilité d’en reprendre possession la cinquantième année. — Lév. 25:2-5, 8-16, 25-31.

 

 

Les rédacteurs de la Bible et le peuple en général avaient une autre puissante raison d’observer la marche des événements dans le cours du temps : les fréquentes déclarations prophétiques, d’inspiration divine, notamment celles qui se rapportaient à une date future. Les Israélites repéraient et attendaient l’accomplissement de ces événements. À l’époque de la naissance de Jésus, nous pouvons être sûrs que l’homme nommé Siméon n’était pas le seul dont on pouvait dire qu’il était “juste et plein de vénération, et il attendait la consolation d’Israël”. — Luc 2:25.

 

 

Mais certains objecteront peut-être que les documents originaux n’existent plus, que la multiplication et la correction des copies au cours des siècles ont pu affecter l’exactitude du récit. À ce sujet, il convient de nous rappeler combien étaient scrupuleux les scribes qui multipliaient les exemplaires des Écritures dont ils disposaient. C’était pour eux une question d’approbation ou de désapprobation divine, de vie ou de mort. Ils devaient vérifier et revérifier leur travail, aller jusqu’à compter soigneusement les lignes, les mots et les lettres de chaque page.

 

 

La récente découverte de certains rouleaux dans les grottes de Qumrân, près de la mer Morte, démontre d’une façon remarquable l’exactitude des livres bibliques, tels qu’ils nous sont parvenus jusqu’au vingtième siècle. L’un d’eux contient, sur dix-sept morceaux de parchemin, le texte complet, en parfait état, du livre biblique d’Ésaïe. Avant sa découverte, le plus ancien des textes hébreux d’Ésaïe que nous possédions datait du dixième siècle de notre ère. Maintenant nous disposons d’un rouleau datant approximativement du premier siècle avant notre ère ! Pourtant, fait incroyable, quand on compare ce texte à ceux que nous possédons actuellement, on n’y découvre que de petites différences, des différences d’importance négligeable.

 

 

Pas de comparaison possible

 

 

Il faut reconnaître que les annales profanes telles qu’elles nous sont parvenues, ne remplissent pas les conditions leur permettant d’être utilisées pour déterminer l’exactitude de la chronologie biblique. Le soin, la véracité et l’intégrité des scribes égyptiens ne sont nullement au-dessus de tout soupçon. Dans The World History of the Jewish People (1964, tome I, pp. 280, 281), le professeur J. A. Wilson déclare : “On devrait lancer un avertissement sur la valeur exacte des inscriptions égyptiennes. C’était un monde de (...) mythes et de miracles divins.” Puis, après avoir émis l’idée que les scribes n’hésitaient pas à jongler avec la chronologie des événements afin d’exalter le monarque au pouvoir, il ajoute : “L’historien acceptera ses données pour leur valeur théorique, s’il n’a aucune raison précise de douter de leur exactitude ; mais il doit être prêt à modifier sa position dès que de nouveaux matériaux éclairent l’interprétation précédente.”

 

 

L’édifice chronologique construit par les historiens des temps modernes à partir de sources égyptiennes, est encore bien fragile, comme l’a fait remarquer l’égyptologue E. A. Wallis Budge, quand il a dit : “Les renseignements concernant les dates, fournis par les monuments mêmes de l’Égypte, sont aujourd’hui insuffisants pour nous permettre de corriger les erreurs de chiffres présentées par la liste de Manéthon, erreurs dues à la négligence ou à l’ignorance des copistes, et, jusqu’à ce qu’on trouve un autre moyen de le faire, il est inutile de modifier et de déformer ces chiffres, comme se plaisent à le faire nombre d’écrivains en matière de chronologie égyptienne.” (A History of Egypte, 1902, tome I, Préface, p. xvi). Un demi-siècle plus tard, les historiens reconnaissent que “la chronologie égyptienne est encore sujette à de nombreuses modifications (...)”. (Ancient Near Eastern Texts, de Pritchard, 1955, Introduction, p. xvii.) Le professeur J. A. Wilson affirme que c’est seulement après 633 avant notre ère que la chronologie égyptienne devient “à peu près précise” et que “plus on remonte dans le passé, plus le désaccord [entre érudits] s’accentue”. The World History of the Jewish People, 1964, tome I, p. 268 ; The Interpreter’s Dictionary of the Bible, 1962, tome II, p. 43.

 

 

Nous n’avons donc aucune raison de douter de l’exactitude de la chronologie biblique tout simplement parce que certains récits de l’histoire profane ne s’accordent pas avec elle. Au contraire, c’est seulement lorsque la chronologie profane s’accorde avec le récit biblique que nous nous sentons autorisés à accepter avec une certaine confiance les dates avancées par les sources profanes. C’est évidemment le cas pour ce qui concerne les annales historiques de l’ancienne Égypte.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0